GrĂąceĂ  huit Ă©missions de France Culture, rĂ©visez vos connaissances philosophiques sur la notion de vĂ©ritĂ©, jusque dans ses acceptions trĂšs contemporaines. La vĂ©ritĂ© est la correspondance entre ce que je dis, et ce qui est : elle s’oppose donc Ă  la faussetĂ© – au sens d’erreur, mais aussi de mensonge. DĂ©tenir la vĂ©ritĂ©, c
Ce mot de "vĂ©ritĂ©", il me semble, pose des problĂšmes par sa dĂ©finition trĂšs variable d'un point de vue Ă  l'autre. DĂ©jĂ , dans la sociĂ©tĂ©, il y a la vĂ©ritĂ© scientifique, la vĂ©ritĂ© historique, la vĂ©ritĂ© juridique, la vĂ©ritĂ© religieuse, ou plutĂŽt les vĂ©ritĂ©s religieuses puisqu'il y en a autant que de religions. Bien sĂ»r c'est en contradiction mĂȘme avec le sens du mot, puisque par dĂ©finition, il ne peut en exister qu'une ce qui n'est pas vrai est faux ! Dans ce que vous avez pu dire, on est dans l'ensemble d'accord que ce qui approche le mieux la vĂ©ritĂ© est la vĂ©ritĂ© scientifique. Parfois religieuse, mais lĂ , pour un forum scientifique, j'en ai perdu mes cheveux ! Ensuite, le mot peut s'appliquer Ă  beaucoup de choses, et l'approche gĂ©nĂ©raliste brouille un peu les cartes. On peut parler d'Ă©vĂšnement, de faits, de comportements, de thĂ©ories... et mĂȘme d'un mĂ©lange de tout cela. D'oĂč peut-ĂȘtre l'usage des mots d'objectivitĂ©, d'inter-subjectivitĂ© pour ĂȘtre plus prĂ©cis. Ce sont des notions implicites Ă  la dĂ©marche scientifique. Enfin, pour le mot science, il y a aussi une distinction Ă  faire, entre le domaine de la recherche active et de l'inconnu, pour lesquels nous n'avons pas une vision aboutie, du domaine scientifique maitrisĂ©, sur lequel il n'y a plus de doutes. Il y a un exemple plus bas pour justifier qu'il y a bien des domaines scientifiques aboutis, car j'ai bien notĂ© dans les discussions que pour beaucoup le doute Ă©tait omniprĂ©sent. Sur un plan plus concret, moins philosophique, je pense que la science a derniĂšrement permis Ă  l'homme de faire un pas de plus vers la vĂ©ritĂ©, ou bien un pas de moins vers l'obscurantisme ! C'est au niveau du systĂšme judiciaire et de la crĂ©ation de la police scientifique. D'une part, le relevĂ© des faits, des Ă©vĂšnements se fait avec bien plus de rigueur, de nouveaux moyens de mesure - dont l'ADN, les empreintes digitales, ... - permettent d'ĂȘtre bien plus confiants sur la vĂ©racitĂ© de ce qui a Ă©tĂ© constatĂ©. Ils donnent parfois un taux chiffrĂ© de confiance, ce qui a eu un effet dĂ©terminant pour ĂȘtre mieux pris en compte par ceux qui jugent jurĂ©s inclus. D'autre part, au moment du jugement, cette prise de confiance envers la science permet de sortir petit Ă  petit de la doctrine du tĂ©moignage, de laquelle nous ne sommes pas encore totalement sorti, tant il est rassurant, pour celui qui juge, d'avoir un aveu, ou des personnes qui disent avoir vu ! Car pour le tĂ©moignage, si un taux de confiance devait lui ĂȘtre donnĂ©, celui-ci serait probablement plus prĂšs des 50% =random que des 100% ! Qu'Ă  fait la science pour cela ? Elle a pu Ă©tablir des moyens de relevĂ© et de mesure, et une mĂ©thodologie qui complĂštent et dĂ©passent peu Ă  peu la confiance accordĂ©e aux tĂ©moignages. Il s'agit d'un champ d'application de la science qui est maitrisĂ©, sur lequel nous n'avons plus de doute et nous ne reviendrons plus. En effet, je ne vois pas comment, Ă  l'avenir, on pourrait remettre la pertinence des empreintes digitales ou comparaisons ADN en doute. Cela ne concerne pas le domaine de la recherche active, sur laquelle nous n'avons pas ces certitudes. Ici, la science permet de faire moins d'erreurs. Alors si la science peut venir en aide pour la "vĂ©ritĂ©" juridique, est-ce qu'elle ne le pourrait pas dans d'autres domaines ? Est-ce que les scientifiques ne pourraient pas Ă©viter des erreurs lorsque l'on vote des budgets par exemple ? Je pense bien sĂ»r au domaine politique dans lequel non seulement la recherche d'objectivitĂ© n'est que trĂšs secondaire, mais surtout que des intĂ©rĂȘts individuels influent sur les prises de dĂ©cision. Car s'il y a un domaine oĂč l'erreur est quasiment omniprĂ©sente, c'est bien la politique. Quel est le taux des budgets respectĂ©s, et d'assiette non nĂ©gative ? Je verrais bien une commission scientifique lĂ -dessus. Ceci pour dire que la science peut nous aider sur un plan Ă©pistĂ©mologique, par la recherche active, mais aussi sur un plan plus concret, de tous les jours, sur le plan de la connaissance acquise. RenoncerĂ  l'idĂ©ale de vĂ©ritĂ©, ce n'est pas douter ; c'est renoncĂ© Ă  rechercher la vĂ©ritĂ©, Ă  penser, Ă  s'interroger, Ă  reconnaĂźtre la pensĂ©e rationnelle comme capable d'Ă©laborer des vĂ©ritĂ©s universelles. Mots clĂ©s ‱ douter : ĂȘtre dans l'incertitude, hĂ©siter, soupçonner.
RĂ©sumĂ© du document dissertation philosophique niveau Terminale Tout d'abord, pour l'opinion commune, douter est un choix permettant de renoncer Ă  la vĂ©ritĂ©, vĂ©ritĂ© unique. Douter des vĂ©ritĂ©s Ă©tablies sans preuves c'est remettre en cause leur fondement, leur caractĂšre de vĂ©ritĂ© absolue. Ensuite, pour les philosophes, douter n'est pas renoncer Ă  la vĂ©ritĂ© car douter c'est rechercher la vĂ©ritĂ©, mettre en doute chaque vĂ©ritĂ© connue pour garder la plus juste des vĂ©ritĂ©s car il n'existe pas une mais plusieurs vĂ©ritĂ©s. Sommaire I Douter c'est renoncer Ă  la vĂ©ritĂ© II Douter c'est faire de la vĂ©ritĂ© sa propre vĂ©ritĂ© Extraits [...] L'homme prĂ©fĂšre douter que de se trouver face Ă  la rĂ©alitĂ©, renonçant ainsi Ă  la vĂ©ritĂ©. De plus, arrivĂ© Ă  un Ăąge mĂ»r, l'homme commence Ă  se poser de nombreuses questions, Ă  remettre en cause l'enseignement qu'on lui a apportĂ© ainsi que les vĂ©ritĂ©s lĂ©guĂ©es. Il s'effectue alors une remise en question de la plupart de ces vĂ©ritĂ©s et il arrive souvent que cet homme ne soit pas d'accord avec ces vĂ©ritĂ©s enseignĂ©es. C'est pourquoi, elle va renoncer Ă  la vĂ©ritĂ© enseignĂ©e, celle de son enfance pour s'en rĂ©approprier une autre. [...] [...] Douter, est-ce renoncer Ă  la vĂ©ritĂ© ? Tout d'abord, pour l'opinion commune, douter est un choix permettant de renoncer Ă  la vĂ©ritĂ©, vĂ©ritĂ© unique. Douter des vĂ©ritĂ©s Ă©tablies sans preuves c'est remettre en cause leur fondement, leur caractĂšre de vĂ©ritĂ© absolue. Ensuite, pour les philosophes, douter n'est pas renoncer Ă  la vĂ©ritĂ© car douter c'est rechercher la vĂ©ritĂ©, mettre en doute chaque vĂ©ritĂ© connue pour garder la plus juste des vĂ©ritĂ©s car il n'existe pas une mais plusieurs vĂ©ritĂ©s. Et, c'est simplement notre conscience qui choisit sa vĂ©ritĂ©, qui dĂ©tient une idĂ©e comme sa vĂ©ritĂ©. [...] [...] Or, en dehors du domaine des sciences oĂč tout est rigoureux, calculĂ©, dans lequel il n'existe qu'une seule maniĂšre de dĂ©montrer telle ou telle chose, cela est souvent impossible car chacun pense diffĂ©remment et n'aura pas la mĂȘme croyance, opinion, idĂ©e qu'une autre personne. Chacun doute constamment par mĂ©fiance, il est ainsi naturel de tout remettre en question et de se rĂ©approprier les vĂ©ritĂ©s communes. On doute de la vĂ©ritĂ© tant qu'elle n'a pas Ă©tĂ© prouvĂ©e, dĂ©montrĂ©e. En doutant on renonce donc Ă  la vĂ©ritĂ© proposĂ©e. En effet, le sceptique doute car il ne peut rĂ©ussir Ă  rĂ©pondre Ă  la question posĂ©e mais aussi parce qu'il a renoncĂ© Ă  trouver la vĂ©ritĂ© et donc finalement Ă  la vĂ©ritĂ© elle-mĂȘme. [...] [...] AprĂšs avoir dĂ©montrĂ© les opinions et choisit la vĂ©ritĂ©, l'homme est capable d'argument son choix. En effet, comme le dit Descartes Discours de la mĂ©thode les choses que nous concevons fort clairement et distinctement sont toutes vraies. Le doute, renoncement au dogmatisme, permet l'ouverture Ă  la vĂ©ritĂ©. En conclusion, il existe deux sortes de doute le doute sceptique qui s'analyse comme un renoncement Ă  la vĂ©ritĂ©, adoptĂ© par la doxa et le doute mĂ©thodique qui permet la recherche de la vĂ©ritĂ© par le refus temporaire des opinions, adoptĂ© par les philosophes. [...] [...] C'est donc la recherche de la vĂ©ritĂ© et non pas son renoncement qui amĂšne le doute. C'est donc en doutant que l'on peut renoncer Ă  la non-vĂ©ritĂ© et trouver la vĂ©ritĂ©. Ceci est illustrĂ© par le mythe de la caverne de Platon dans laquelle des hommes qui voyaient des ombres ont Ă©tĂ© trompĂ©s car ce qu'ils voyaient et qu'ils tenaient pour vrai n'Ă©tait pas le rĂ©el mais simplement une apparence. Les sens nous induisent souvent en erreur nous donnant pour vraie une vision fausse de la rĂ©alitĂ©. [...]
44Fairede la logique mathĂ©matique la rĂ©fĂ©rence de la vĂ©ritĂ©, faire d’un savoir bien particulier la rĂ©fĂ©rence Ă  la vĂ©ritĂ©, c’est sans doute ce Ă  quoi se rĂ©fĂšre Lacan dans le passage sur le non-su de sa « Proposition » Cette « Proposition », il faut bien s’apercevoir qu’elle n’est pas sous le rĂ©gime de la premiĂšre distinction vĂ©ritĂ©/savoir. Elle n’est pas
ProblĂ©matique Qu’est-ce que la vĂ©ritĂ© et comment y accĂ©der ? Objectif L’élĂšve doit ĂȘtre capable d’établir que la vĂ©ritĂ© est construite non Ă©tablie une fois pour toute. I- LES TYPES DE VÉRITÉ Par dĂ©finition, la vĂ©ritĂ© est une connaissance authentique, fondĂ©e sur la concordance de la pensĂ©e avec la rĂ©alitĂ©, c’est-Ă -dire la conformitĂ© de ce qu’on dit avec ce qui est. Il existe plusieurs critĂšres selon lesquels on peut qualifier de vraies des propositions la cohĂ©rence et la correspondance. Ces critĂšres nous permettent de faire la typologie de la vĂ©ritĂ©. En philosophie on distingue traditionnellement deux types de vĂ©ritĂ© la vĂ©ritĂ© formelle et la vĂ©ritĂ© matĂ©rielle. 1-la vĂ©ritĂ© formelle La vĂ©ritĂ© formelle est l’accord de la pensĂ©e avec elle-mĂȘme. Ce type de vĂ©ritĂ© on la retrouve en mathĂ©matique et en logique notamment oĂč le terme vĂ©ritĂ© se rapporte Ă  la cohĂ©rence des propositions entre elles et avec les prĂ©misses et les axiomes posĂ©s prĂ©alablement. En mathĂ©matique par exemple, une proposition est vraie si elle est en cohĂ©rence interne avec les autres propositions du systĂšme dans lequel elle est formulĂ©e ; elle doit donc ĂȘtre dĂ©duite logiquement Ă  partir des prĂ©misses posĂ©es arbitrairement par les axiomes. 2-La vĂ©ritĂ© matĂ©rielle En revanche, dans les sciences expĂ©rimentales, une proposition est vraie quand elle permet de rendre compte des phĂ©nomĂšnes Ă©tudiĂ©s. La vĂ©ritĂ© matĂ©rielle qui est l’accord de la pensĂ©e avec l’objet s’applique principalement aux Ă©noncĂ©s vĂ©rifiĂ©s expĂ©rimentalement. D’une cohĂ©rence interne, exigĂ©e en mathĂ©matiques et en logique, l’on passe Ă  une correspondance externe, requise en physique par exemple ; plus exactement, la vĂ©ritĂ© expĂ©rimentale se dĂ©finit Ă  la fois par la correspondance de l’hypothĂšse avec les rĂ©sultats de l’expĂ©rience. En sciences expĂ©rimentales comme en mathĂ©matiques, pour des raisons diffĂ©rentes, la vĂ©ritĂ© d’une proposition est donc relative au systĂšme dans lequel elle s’inscrit. II- LA RELATIVITÉ DE LA VÉRITÉ 1- PluralitĂ© des champs d’investigation de la vĂ©ritĂ© Dire que la vĂ©ritĂ© est relative signifie qu’elle n’a rien d’absolue et peut varier d’un contexte Ă  un autre. D’oĂč le caractĂšre pluriel de la vĂ©ritĂ© qui se vĂ©rifie par une multiplicitĂ© de ses champs d’investigation Ă  savoir la science vĂ©ritĂ© scientifique, la religion vĂ©ritĂ© religieuse et la mĂ©taphysique vĂ©ritĂ© mĂ©taphysique. – La vĂ©ritĂ© religieuse Historiquement, les thĂšses du scepticisme intĂ©gral ont Ă©tĂ© largement exploitĂ©es sur le plan religieux. En effet, Ă©tant donnĂ© que nous sommes des ĂȘtres finis, parce qu’essentiellement vouĂ©s au pĂ©chĂ©, nous ne pouvons donc pas acquĂ©rir la vĂ©ritĂ© comme le prĂ©tendent les philosophes rationalistes. Si nos sens sont dĂ©fectueux et notre entendement raison limitĂ©, il est nĂ©cessaire que la foi prenne le pas sur ces deux facultĂ©s si nous voulons atteindre la vĂ©ritĂ©. C’est donc par la foi et non par la raison qu’on peut pĂ©nĂ©trer certains mystĂšres. La vĂ©ritĂ© religieuse proprement dite est acquise par rĂ©vĂ©lation. Les croyants n’ont point besoin d’observation heureux ceux qui croient sans avoir vu ». La raison dans cette perspective s’incline pour laisser la place Ă  la foi. Seulement, une attitude qui revendique pour elle-mĂȘme une vĂ©ritĂ© qu’elle est incapable de dĂ©montrer est propre au dogmatisme. Socrate rĂ©cuse le dogmatisme qu’il juge Ă  la fois prĂ©tentieux, car fondĂ© sur des convictions qui ne peuvent ĂȘtre Ă©tayĂ©es que partiellement, insensĂ©, car motivĂ© par la faiblesse intellectuelle et morale du sujet, et enfin dangereux, car les dogmatiques glissent facilement vers le fanatisme, donc vers l’acceptation, voire la recherche de la mort, non tant de soi que de l’autre. Je sais que je ne sais pas », telle est l’une des devises philosophiques de Socrate, qui illustre que la critique du dogmatisme, comme chez David Hume au xviiie siĂšcle, dĂ©bouche souvent sur le scepticisme, doctrine selon laquelle l’homme est incapable d’accĂ©der Ă  des connaissance sĂ»res, ou conduit au relativisme, doctrine pour laquelle il n’y a pas de vĂ©ritĂ©, tout se vaut, tout peut ĂȘtre affirmĂ© ». – VĂ©ritĂ© scientifique La vĂ©ritĂ© scientifique n’est pas absolue au sens oĂč elle serait indispensable, figĂ©e, donnĂ©e une fois pour toute. La vĂ©ritĂ© trouvĂ©e en science n’est qu’une Ă©tape dans les progrĂšs scientifiques, elle est relative et tout savant qui cherche Ă  imposer sa dĂ©couverte comme un dogme indispensable devient un obstacle, un ennemi de la science. La vĂ©ritĂ© en science n’est pas une vĂ©ritĂ© sacrĂ©e. Gaston Bachelard dans son Ɠuvre La formation de l’esprit scientifique soutient ce point de vue quant il Ă©crit En science, les vĂ©ritĂ©s d’aujourd’hui sont les erreurs de demain ». Nul ne peut imposer la fin de la science, nul ne peut clĂŽturer la recherche scientifique. Bachelard va plus loin et le fait remarquer en ces termes En science, toute vĂ©ritĂ© naĂźt autour d’une polĂ©mique, il n’y a pas de vĂ©ritĂ© premiĂšre, il n’y a que des erreurs premiĂšres ». Ceci amĂšne l’homme scientifique Ă  avoir un esprit d’humilitĂ© envers les autres, Ă  se remettre sans cesse en question, et c’est ce qui fait l’évolution et le progrĂšs des sciences comme le prĂ©cise encore Gaston Bachelard L’esprit scientifique doit se former en se rĂ©formant ; la vĂ©ritĂ© trouvĂ©e doit accepter d’ĂȘtre critiquĂ©e, d’ĂȘtre rĂ©ajustĂ©e. DĂ©couvrir en science c’est rajeunir spirituellement ». C’est dire que la vĂ©ritĂ© est scientifique si elle peut ĂȘtre remise en question. Si on n’a plus le droit de la remettre en question, cela devient un dogme et relĂšve des religions. On comprend alors pourquoi Karl Popper dĂ©clare une thĂ©orie n’est scientifique que si elle est rĂ©futable ». En plus, une vĂ©ritĂ© scientifique ne peut dĂ©pendre des diverses conditions. Une expĂ©rience refaite dans les conditions identiques, doit donner des rĂ©sultats identiques. La science dit rĂ©cuser tout dogmatisme et toute opinion. Pourtant, elle est elle-mĂȘme une croyance mĂ©taphysique en la vĂ©ritĂ©, et Nietzsche nous en dit long lĂ -dessus on dit avec juste raison que dans le domaine de la science, les convictions n’ont pas droit de citer 
 on voit par lĂ  que la science repose sur une croyance ; il n’est pas de science sans postulat ». – VĂ©ritĂ© mĂ©taphysique On entend par vĂ©ritĂ© mĂ©taphysique, l’existence rĂ©elle des choses conformes aux idĂ©es auxquelles nous avons attachĂ© des mots pour dĂ©signer ces choses ; ainsi connaĂźtre les choses dans le sens mĂ©taphysique c’est apercevoir les choses telles qu’elles sont en elles mĂȘmes, et en juger conformĂ©ment Ă  leur nature. Il s’agit lĂ  comme le prĂ©cise Spinoza, de l’accord d’une idĂ©e avec son objet la premiĂšre signification donc de Vrai et de Faux semble avoir tirĂ© son origine des rĂ©cits ; et l’on a dit vrai un rĂ©cit quand le fait racontĂ© Ă©tait rĂ©ellement arrivĂ© ; faux, quand le fait racontĂ© n’était arrivĂ© nulle part. Plus tard, les philosophes ont employĂ© le mot pour dĂ©signer l’accord d’une idĂ©e avec son objet ; ainsi, l’on appelle idĂ©e vraie celle qui montre une chose comme elle est en elle-mĂȘme ; fausse celle qui montre une chose autrement qu’elle n’est en rĂ©alitĂ© ». Spinoza, PensĂ©es mĂ©taphysiques. Une pensĂ©e vraie est celle de la conformitĂ© de l’idĂ©e Ă  la chose adequatio rei et intellectus » adĂ©quation de l’intelligence et du rĂ©el Ă©crit Saint Thomas. Cette formule a l’avantage de souligner l’écart qui sĂ©pare l’idĂ©e de la rĂ©alitĂ©, Ă©cart qui leur interdit de se fondre l’une dans l’autre. Ce n’est plus une identitĂ© qui est postulĂ©e Cf. Descartes et Malebranche, mais un accord, une correspondance, une adĂ©quation. Cette thĂšse qui a Ă©tĂ© qualifiĂ©e de rĂ©aliste trouve son origine dans la pensĂ©e d’Aristote qui se sĂ©pare de la conception platonicienne. Aristote dĂ©finit la vĂ©ritĂ© comme la conformitĂ© de la proposition, de ce qui est dit, Ă  la rĂ©alitĂ©. La proposition est vraie si les faits dont elle rend compte sont tels qu’elle les dĂ©crit ; elle est fausse si les faits sont autrement qu’elle ne les dĂ©crit. Cette conception de la vĂ©ritĂ© a traversĂ©e toute l’histoire de la philosophie et l’on peut dire que c’est Kant le premier qui l’a profondĂ©ment contestĂ©e. Mais sans vouloir insister sur une telle remise en question, nous voudrions plutĂŽt montrer comment certains philosophes du 20e siĂšcle ont pu continuer Ă  dĂ©fendre cette position. C’est le cas de Russel pour qui toute proposition douĂ©e de sens doit, en droit sinon en fait, pouvoir ĂȘtre vĂ©rifiĂ©e ou infirmĂ©e, ĂȘtre dite vraie ou fausse. C’est la correspondance avec un Ă©tat de chose qui rend une proposition vraie. 2- Pragmatisme, sensualisme, scepticisme – Le pragmatisme Dans le pragmatisme tel que conçu par l’amĂ©ricain William James, la pensĂ©e est intimement liĂ©e Ă  l’action et la vĂ©ritĂ© doit se dĂ©finir par ses consĂ©quences pratiques. C’est donc dire avec William James que le vrai c’est ce qui rĂ©ussit et ce qui rĂ©ussit est pragmatique. La vĂ©ritĂ© se trouve donc assimilĂ©e Ă  ce qui est utile et bon Est vrai ce qui est avantageux
ce qui nous apporte la plus grande somme de satisfaction y compris celle du goĂ»t ». William J. Ce qui veut dire que c’est ce qui rĂ©pond Ă  nos prĂ©occupations qui peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme vrai. Et Saint Exupery de dire la vĂ©ritĂ© c’est ce qui consolide notre caractĂšre d’homme ». C’est-Ă -dire ce qui fait de nous un homme, ce qui nous permet de nous rĂ©aliser, ce qui satisfait nos besoins. – La perspective sensualiste le relativisme C’est un courant philosophique qui fonde la connaissance sur les sens. Dans ce cas, la connaissance est relative selon les sujets. C’est ce qui a permis Ă  Protagoras d’affirmer que l’homme est la mesure de toute chose ». C’est-Ă -dire que la vĂ©ritĂ© est relative puisque la sensation dĂ©pend non seulement de l’objet senti, mais aussi du sujet sentant. Ce qui veut dire Ă©galement que c’est l’homme qui est la mesure des vĂ©ritĂ©s et des valeurs. En consĂ©quence, la vĂ©ritĂ© est subjective, elle dĂ©pend de chaque sujet car nous ne percevons pas les choses de la mĂȘme maniĂšre. Cependant, si la vĂ©ritĂ© est relative, qu’est-ce qui rend compte de l’erreur ou du mensonge. En fait, il y a lieu de remarquer que le sensualisme comporte des lacunes parce qu’il donne l’impression que la vĂ©ritĂ© est subjective car dans le sensualisme c’est tout le monde qui se croit dans le vrai. – La perspective du scepticisme Le scepticisme est une doctrine qui nie la possibilitĂ© de parvenir Ă  connaĂźtre avec certitude la rĂ©alitĂ© telle qu’elle est en soi, car la perception est la seule source fiable de connaissance. C’est progressivement que le terme de scepticisme » en est venu Ă  signifier le doute sur ce qui est communĂ©ment tenu pour vrai Il n’y a pas de vĂ©ritĂ© du tout
s’il est une vĂ©ritĂ©, elle est inconnaissable, si elle est connaissable le discours est roi. Ce qui est vrai est ce que je parviens Ă  persuader comme vrai ». Gorgias Cf. aussi Pyrrhon. III- VÉRITÉ ET OBJECTIVITÉ 1- La rĂ©alitĂ© concrĂšte comme fondement de la vĂ©ritĂ© On dit habituellement qu’une proposition est vraie lorsque son Ă©noncĂ© est conforme Ă  la rĂ©alitĂ©, c’est-Ă -dire traduit les faits. Elle est fausse lorsqu’il y a clivage entre son Ă©noncĂ© et les faits, c’est-Ă -dire lorsqu’elle n’énonce pas la rĂ©alitĂ©. La vĂ©ritĂ© d’un discours rĂ©sulte de l’adĂ©quation de ce discours avec la rĂ©alitĂ© objective. 2- La vĂ©ritĂ© comme dĂ©passement de l’illusion et de l’apparence Selon Platon la vĂ©ritĂ© est la nĂ©gation systĂ©matique de l’apparence sensible ou de l’opinion. Le vrai est l’IdĂ©e, l’essence ou l’intelligible, c’est-Ă -dire ce qui est stable, simple, identique et non ce qui apparaĂźt et disparaĂźt parce que fugace, Ă©phĂ©mĂšre, volatil. Le vrai ne procĂšde dĂ©coule donc pas de la sensation ni de l’opinion mais rĂ©sulte d’une ascĂšse intellectuelle grĂące Ă  laquelle on s’élĂšve progressivement vers ce qui est, par la transcendance de ce qui apparaĂźt. Cf. Platon La RĂ©publique VII, ThéétĂšte. Il s’en suit que les enjeux de la vĂ©ritĂ© portent sur la possibilitĂ© mĂȘme de produire des Ă©noncĂ©s vrais et de se dĂ©barrasser des opinions, des erreurs, des apparences et des idĂ©ologies, autrement dit, sur la maniĂšre de faire avancer la connaissance et de faire reculer l’ignorance et l’illusion voire le mensonge. 3- VĂ©ritĂ© et erreur ; vĂ©ritĂ© et mensonge La dĂ©finition la plus simple de la vĂ©ritĂ© pourrait ĂȘtre la suivante ce que nous disons ou pensons est vrai quand ce que nous avons en vue existe vraiment tel que nous le disons ou le pensons. Ainsi, nous sommes dans le vrai quand ce que nous disons est une image fidĂšle de la rĂ©alitĂ©, et nous sommes dans l’erreur quand il n’y a rien dans la rĂ©alitĂ© qui corresponde Ă  nos idĂ©es. Le mensonge est un propos contraire Ă  la vĂ©ritĂ© dans le but de tromper. Celui qui prĂ©fĂšre mentir le fait parce qu’il tire profit de son mensonge. Le menteur est donc celui qui connaĂźt la vĂ©ritĂ© mais qui la cache pour prĂ©server ses intĂ©rĂȘts. L’impĂ©ratif catĂ©gorique d’Emmanuel Kant interdit en effet Ă  chacun de mentir, car ne pas dire Ă  autrui la vĂ©ritĂ©, c’est non seulement le tromper, mais aussi se servir de lui pour parvenir Ă  un but, et donc, le rĂ©duire Ă  un moyen.
ï»żLeprĂ©sident d’”Ensemble pour la RĂ©publique”, MoĂŻse Katumbi Chapwe, via un communiquĂ© publiĂ© ce dimanche 21 aoĂ»t, appelle le gouvernement Ă  faire preuve de responsabilitĂ©, en interdisant la dĂ©molition du lycĂ©e Lubusha pour poursuivre l'extraction du cuivre Ă  Luishia, situĂ©e Ă  plus ou moins 90 km de Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga.
Introduction Le sujet pourquoi vouloir la vĂ©ritĂ© ? », prĂ©suppose que l'Homme est Ă  la quĂȘte de la VĂ©ritĂ©, ici la vĂ©ritĂ© signifie la connaissance, le savoir absolu sur le monde, les choses qui nous entourent et sur nous, les Hommes. Depuis des siĂšcles, les plus grands savants du monde, sont Ă  sa quĂȘte pour ainsi la transmettre Ă  l'Homme. Mais elle a aussi Ă©tait dĂ©formĂ©e, rĂ©futĂ©e par grands nombre de philosophes. Il est donc intĂ©ressant de se demander s'il est nĂ©cessaire que l'homme veuille rechercher la vĂ©ritĂ©, plutĂŽt que de rester dans ses illusions ? Pour commencer, nous dĂ©finirons la VĂ©ritĂ© et analyserons les diffĂ©rentes dĂ©finitions qu'on lui prĂȘte, ensuite nous verrons que la VĂ©ritĂ© est une sorte de libĂ©ration puis enfin nous verrons que malgrĂ© tout , elle est souvent remise en cause. Les meilleurs professeurs de Philosophie disponibles4,9 17 avis 1er cours offert !5 152 avis 1er cours offert !5 77 avis 1er cours offert !5 63 avis 1er cours offert !5 24 avis 1er cours offert !5 15 avis 1er cours offert !5 14 avis 1er cours offert !5 20 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !5 152 avis 1er cours offert !5 77 avis 1er cours offert !5 63 avis 1er cours offert !5 24 avis 1er cours offert !5 15 avis 1er cours offert !5 14 avis 1er cours offert !5 20 avis 1er cours offert !C'est partiI Qu'est ce que la VĂ©ritĂ© ? En cours de philosophie, c'est une question que tout le monde se pose, mĂȘme Ponce Pilate l'a demandĂ© au Christ et sur lequel on a pu tout dire. A. La dĂ©finition de la VĂ©ritĂ© La VĂ©ritĂ© comme adĂ©quation. Comme le dit St Thomas d'Acquin La vĂ©ritĂ© est l'adĂ©quation de la chose et de l'intellect », et non ce que l'on pense couramment comme Ă©tant seulement le contraire du mensonge ou ce qui n'est pas faux. En effet la VĂ©ritĂ© est le lien entre le RĂ©el et la chose donc seuls nos jugements peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme vrais ou faux. B. La VĂ©ritĂ© et croyance Il est intĂ©ressant aussi de se demander si la VĂ©ritĂ© est une croyance ou si la croyance s'oppose Ă  la VĂ©ritĂ© est la base de la Croyance en toutes les religions, JĂ©sus Christ dit mĂȘme Je suis la VĂ©ritĂ© ». C. la VĂ©ritĂ© selon Socrate Pour Socrate, la VĂ©ritĂ© n'est pas un simple savoir que l'on apprend tous les jours, en effet il pensait que la VĂ©ritĂ© Ă©tait une partie de nous et que seul l'Homme dĂ©tient le pouvoir de la rĂ©veiller, cette VĂ©ritĂ© brĂ»le de se manifester. Socrate se considĂšre comme Ă©tant l'accoucheur de la VĂ©ritĂ© dans l'esprit de l'Homme. Nous verrons dans une prochaine partie que Socrate est en ce sens rejoint par Platon. C'est l'Ă©veil de l'intelligence. II La VĂ©ritĂ© comme Ă©tant une libĂ©ration A La dĂ©livrance de l'ignorance L'ignorance enferme l'Homme et est capable de tuer ou de faire mal. L'ignorance est le fait de ne pas savoir, de ne pas possĂ©der une certaine connaissance. Etre ignorant aujourd'hui c'est regarder une Ă©clipse sans lunettes de protection ou partir dans un pays Equatorial sans mĂ©dicaments contre le paludisme ou sans vaccin contre la fiĂšvre jaune. En cela il est clair qu'on peut dire que l'ignorance blesse plus que la VĂ©ritĂ©, et dans ce cas lĂ , la dĂ©couverte de la VĂ©ritĂ© est primordiale pour l'Homme car elle lui sauve la vie. Une des raisons aussi que l'Homme veuille accĂ©der Ă  la VĂ©ritĂ©, est qu'il en a Ă©tĂ© trop longtemps privĂ©, par exemple pendant plusieurs siĂšcles les messes Ă©taient cĂ©lĂ©brĂ©es en latin, ce qui empĂȘchait le Tiers Etat d'accĂ©der aux paroles bibliques, l'essence mĂȘme de la VĂ©ritĂ© chrĂ©tienne. Pour prendre un exemple plus rĂ©cent, la question des mĂ©faits ou des bienfaits de la colonisation est aujourd'hui d'actualitĂ©, mais la vĂ©ritĂ© sur la colonisation n'est encore pas accessible Ă  tous et encore des gens sont dans l'ignorance et donc en quelques sortes exclus, notamment les jeunes. OĂč trouver des cours de philosophie en ligne ? B L'allĂ©gorie de la caverne de Platon A travers l'allĂ©gorie de la caverne que l'on trouve dans le livre VII de la RĂ©publique, Platon place l'Homme dans une condition d'ignorance, en le plaçant dans un monde obscure, un monde oĂč la lumiĂšre n'est pas. Cette lumiĂšre qui personnifie la lumiĂšre de la connaissance manque Ă  l'Homme, mais ce monde a une ouverture sur la lumiĂšre sur la connaissance, sur la VĂ©ritĂ©. Ce qui montre que l'Homme n'est pas condamnĂ© Ă  l'ignorance et qui peut accĂ©der Ă  la VĂ©ritĂ©. Tout cela est mis en scĂšne par des prisonniers d'une caverne avec leurs jambes et leur cou enchaĂźnĂ©s depuis leur enfance. Platon montre en fait que ces Hommes sont emprisonnĂ©s par leur ignorance, la clef de leur chaĂźne est nul autre que la lumiĂšre, la VĂ©ritĂ© et que eux seuls peuvent y accĂ©der. Leur principal crime est le fait qu'ils croient savoir alors qu'ils ne savent rien alors que le philosophe lui est conscient qu'il ne sait pas, ce qui le rend Grand, la dĂ©couverte de la VĂ©ritĂ© dĂ©tache ses chaĂźnes et le libĂšre des illusions. Cette allĂ©gorie peut ĂȘtre soutenue par l'exemple suivant, la dĂ©couverte de l'hĂ©liocentrisme de GalilĂ©e a Ă©tĂ© rejetĂ©e par l'opinion publique, qui Ă©tait convaincue que la Terre Ă©tait au milieu de l'univers bien que celui-ci avait de solides dĂ©monstrations. C La VĂ©ritĂ© est la source du progrĂšs La VĂ©ritĂ© a permis Ă  l'humain de sortir de l'ignorance et a Ă©tĂ© le moteur qui l'a conduit Ă  la connaissance de soi est du monde qui l'entoure. C'est en cela une libertĂ© et rejoint la GenĂšse, La VĂ©ritĂ© vous affranchira ». Elle a permis aux grands Hommes de dĂ©mentir toutes les erreurs antagonistes comme Aristote qui dĂ©menti que la Terre Ă©tait plate, elle Ă©claire les Hommes, en effet l'on pu voir la faussetĂ© de certains alchimistes qui prĂ©tendaient pouvoir crĂ©er de l'or Ă  l'aide de formules. GrĂące Ă  la VĂ©ritĂ©, l'Homme a des repĂšres, mais nous allons voir que pour certains Hommes il est prĂ©fĂ©rable que la VĂ©ritĂ© n'existe pas. III La remise en question de la VĂ©ritĂ© A Le renoncement Ă  la VĂ©ritĂ© Certain philosophe pense que l'Homme ne doit pas aboutir Ă  la VĂ©ritĂ©, bien qu'ils aient des façons de penser diffĂ©rentes. En effet, Sartre est plus direct quand il dit que la rĂ©vĂ©lation de la VĂ©ritĂ© de l'existence aboutit Ă  l'absurditĂ©. "C'est dans un sens aussi restreint que l'homme veut seulement la vĂ©ritĂ© il convoite les suites agrĂ©ables de la vĂ©ritĂ©, celles qui conservent la vie; envers la connaissance pure et sans consĂ©quence il est indiffĂ©rent, envers lĂ©s vĂ©ritĂ©s prĂ©judiciables et destructives il est mĂȘme hostilement disposĂ©. » Nietzsche veut en fait dire que l'Homme ne veut pas la VĂ©ritĂ© pour elle-mĂȘme, c'est-Ă -dire la connaissance et la dĂ©livrance de l'ignorance comme on le croit. En effet, l'Homme a tendance Ă  choisir sa VĂ©ritĂ© selon Nietzsche, si cette vĂ©ritĂ© le dĂ©valorise, il ne l'acceptera pas, c'est en effet ce qui s'est passĂ© avec la thĂ©orie de Darwin qui place l'Homme dans l'Ă©volution animale, et cette thĂ©orie Ă  Ă©tĂ© violemment rĂ©futĂ© par l'Ă©glise car elle contredisait l'Ecriture, alors que si Darwin avait prouvĂ© que l'Homme descendait d'Adam et Eve il aurait Ă©tĂ© adulĂ© par l'Ă©glise, car il aurait mis fin au doute des gens. C'est ce que Nietzsche veut dĂ©noncer, il recommande mĂȘme Ă  l'Homme de rester dans l'illusion et de renoncer Ă  la quĂȘte de la VĂ©ritĂ©. Le sceptique est proche de la pensĂ©e de Nietzsche car il dit que tout objet est relatif, c'est-Ă -dire que personne ne perçoit une chose de la mĂȘme façon, par exemple une personne peut dire que l'acteur qui joue dans ce film n'est pas trĂšs douĂ© alors qu'une autre personne le trouve plein de talent. C'est pourquoi le sceptique propose de n'Ă©mettre aucun jugement. B Le cogito, la seule certitude Descartes dĂ©clare que la seule certitude que l'Homme doit avoir, c'est le cogito, c'est-Ă -dire je pense donc je suis », pour lui, seul ce cogito est irrĂ©futable, il conclut donc que si une chose peut ĂȘtre dĂ©montrĂ© comme le cogito alors elle est vraie. Pour lui, la VĂ©ritĂ© ne doit pas ĂȘtre comparĂ© aux choses mais par rapport Ă  cette intuition certaine . C L'opinion publique Pour l'opinion publique, la VĂ©ritĂ© n'est pas toujours bonne Ă  dire, en effet elle peut blesser et donc est Ă©viter par les Hommes. Par exemple, lorsqu'un mĂ©decin doit annoncer Ă  son patient qu'il va mourir, il prĂ©fĂšre s'abstenir ou encore lorsqu'un homme renonce Ă  dire Ă  ses parents qu'il est homosexuel par peur de les blesser, il prĂ©fĂšre s'abstenir et ainsi vivre dans le mensonge. L'opinion publique semble avoir peur de la VĂ©ritĂ© ou de la dĂ©couverte de la VĂ©ritĂ©, en effet, on assiste parfois Ă  des parents qui pensent que la philosophie en terminale est trop tĂŽt pour l'enfant, alors que la philosophie est le principe mĂȘme de la quĂȘte de la VĂ©ritĂ©, n'est ce pas plutĂŽt par crainte ou refus de la vĂ©ritĂ© ? Conclusion En conclusion, en peut dire que les opinions sur la recherche de la VĂ©ritĂ© Ă©taient, sont et seront toujours aussi mitigĂ©s, certains Hommes prĂ©fĂšrent rester dans l'illusion, dans l'ignorance par crainte, refus de la VĂ©ritĂ© ou pour ĂȘtre aussi peut ĂȘtre plus libre par exemple faire des actes dangereux comme si la mort ne nous concerne pas. D'un autre cĂŽtĂ©, certains Hommes sont Ă  la recherche de la VĂ©ritĂ© Ă  tout prix et passent par tous les moyens pour parvenir Ă  la VĂ©ritĂ© philosophie, religions, etc... mĂȘme les pires sectes. QuandChrist nous appelle Ă  renoncer Ă  nous-mĂȘme, c’est dans une pleine dĂ©pendance Ă  lui, en crucifiant activement la chair avec ses passions et ses dĂ©sirs (voir Galates 5.19-21 ), afin que nous vivions par l’Esprit et que nous marchions selon lui ( Galates 5.25 ). Quand Christ nous appelle Ă  renoncer Ă  nous-mĂȘme, ce n’est pas
IntroductionDouter, c'est d'abord ĂȘtre dans une incertitude telle qu'elle nous fait hĂ©siter sur le parti Ă  prendre ou l'opinion Ă  adopter. Quand je doute, je ne sais que faire ni que penser, en sorte que mon jugement se trouve comme suspendu. Tout le temps que dure le doute en effet, ma volontĂ© ne parvient pas Ă  se dĂ©cider tant que je ne renonce Ă  aucune des alternatives qui s'offrent Ă  moi, c'est en fait Ă  l'acte mĂȘme de juger que je renonce. Car enfin, juger, c'est affirmer ou nier, ce qui implique que ma volontĂ© sorte de l'embarras du choix, tranche et se dĂ©cide. Mais c'est prĂ©cisĂ©ment lorsque je veux m'assurer de bien choisir, c'est-Ă -dire de ne pas me tromper, que le doute s'empare de moi et me paralyse je retiens mon jugement tant que me font dĂ©faut les informations nĂ©cessaires ou les raisons me permettant de dĂ©cider. En ce sens donc, celui qui doute redoute par-dessus tout l'erreur et aspire Ă  ĂȘtre dans le vrai, et c'est prĂ©cisĂ©ment parce qu'il ignore ce qu'il en est, en vĂ©ritĂ©, qu'il se met Ă  douter. Le doute alors, loin de nous faire renoncer Ă  la vĂ©ritĂ©, serait au contraire un passage obligĂ© pour celui qui, comme le disait Descartes, refuse de se dĂ©cider pour de faibles raisons ».Cependant, lorsqu'un doute me saisit, je me trouve bien dans une situation telle que ce que je tenais pour vrai se trouve Ă©branlĂ© ; il est alors possible que je doive y renoncer, c'est-Ă -dire accepter de m'en dĂ©faire. Mais renoncer Ă  ce que je tenais pour vrai, est-ce renoncer Ă  la vĂ©ritĂ© en elle-mĂȘme ? Quand le doute s'installe en mon esprit, ne suis-je pas prĂ©cisĂ©ment en mesure de rĂ©former ma pensĂ©e et de me dĂ©faire de mon erreur Ă©ventuelle, progressant ainsi vers la vĂ©ritĂ© ? C'est ici que le doute acquiert sa valeur proprement philosophique. D'une hĂ©sitation embarrassĂ©e dictĂ©e par la prudence, d'une incertitude subie qui attend de pouvoir se dĂ©cider, le doute est en mesure de devenir non plus passif et indĂ©sirable, mais actif et volontaire, lorsque je dĂ©cide d'examiner mes croyances – de les remettre en doute, Ă©tape douloureuse s'il en fut, mais nĂ©cessaire Ă  qui du moins recherche la vĂ©ritĂ©. Il ne s'agit plus ici de refuser de trancher sans raisons suffisantes, mais d'examiner les raisons pour lesquelles habituellement nous tranchons, c'est-Ă -dire douter de ce dont, dans le cours ordinaire de la vie » pour reprendre une autre expression cartĂ©sienne, nous ne doutons justement dĂ©cidant alors d'abandonner mes vĂ©ritĂ©s et de les mettre en doute, il semblerait que, loin de cesser de prĂ©tendre au vrai, j'emprunte le seul chemin qui me permette de l'atteindre avec assurance ; mais encore faut-il que la vĂ©ritĂ© ne m'apparaisse pas comme un vain mot, et l'accĂšs Ă  cette derniĂšre comme une impossibilitĂ© si le doute est en effet appelĂ© Ă  se prolonger, c'est Ă  la vĂ©ritĂ© elle-mĂȘme que je devrai alors renoncer – faire du doute non plus une Ă©tape, mais un Ă©tat destinĂ© Ă  demeurer le nĂŽtre, c'est de fait poser qu'il faudra se passer de la vĂ©ritĂ© elle-mĂȘme, et rĂ©puter par avance vaine sa recherche. Lorsqu'en effet le doute s'installe et perdure, lorsqu'il m'amĂšne non pas Ă  peser mon jugement et Ă  examiner la validitĂ© de mes raisons, mais Ă  renoncer Ă  tout jugement, n'est-ce pas Ă  la vĂ©ritĂ© elle-mĂȘme qu'il renonce ?I. Le doute comme chemin jusqu'au vraiDans ce que Husserl nommait notre attitude naturelle », nous cherchons toujours Ă  lever le doute s'il nous arrive de douter de quelque chose ou de quelqu'un, si tel propos peut parfois nous sembler douteux ou telle attitude suspecte, alors nous nous employons Ă  mettre un terme Ă  notre hĂ©sitation en trouvant des raisons de trancher. Dans notre vie quotidienne, le doute nous est par consĂ©quent imposĂ© comme de l'extĂ©rieur, il ouvre dans nos certitudes une faille qu'il s'agit de rĂ©sorber au plus vite le monde de l'attitude naturelle est en fait un monde d'oĂč tout doute doit ĂȘtre exclu, un monde oĂč si nous subissons parfois les affres de l'incertitude, ce n'est jamais de nous-mĂȘmes, de nos opinions et de nos jugements que nous doutons. Notre mouvement premier, par consĂ©quent, c'est justement de ne pas remettre en doute ce que nous-mĂȘmes tenons pour vrai ce pourquoi, d'abord et le plus souvent, ce sont des prĂ©jugĂ©s qui nous tiennent lieu de raisons, lesquels sont Ă  vrai dire d'autant plus douteux que nous n'en doutons pas. Ainsi, il ne viendrait Ă  l'idĂ©e de personne de se demander si nos certitudes naturelles » sont bel et bien fondĂ©es le monde est tel que je le perçois et tel que je le pense, sans qu'il faille m'interroger davantage sur les fondements de cette belle certitude, que Husserl nomme la thĂšse du monde ». Le monde extĂ©rieur existe, et il est en soi ce qu'il est pour moi cette thĂšse a l'Ă©vidence de ce qui va de soi, et dont nul ne songerait Ă  douter, Ă  moins d'ĂȘtre un qu'est-ce qui vient justifier cette conviction subjective ? AprĂšs tout, et comme le montrait Descartes, il se pourrait fort bien que ce monde mĂȘme, et tout ce qu'il renferme, ne soit que le produit d'un songe bien liĂ© », et qu'il n'ait pas plus de vĂ©ritĂ© que les illusions de mes songes. Rien ne m'assure qu'il existe bien quelque chose hors de moi, que ma pensĂ©e est conforme Ă  un objet extĂ©rieur Ă  elle ; et si j'en suis convaincu au point de ne jamais chercher Ă  fonder cette conviction en raison, c'est nul doute parce que je suis moins prĂ©occupĂ© par la recherche de la vĂ©ritĂ©, que par la nĂ©cessitĂ© d'agir et d'Ɠuvrer. Tel est le sens de la morale par provision » chez Descartes si rien ne m'assure que mes certitudes subjectives les plus fondamentales sont effectivement fondĂ©es, et si le plus souvent je ne m'en soucie guĂšre et ne pense pas l'insuffisance de leurs fondements comme une objection propre Ă  retenir mon attention, c'est parce que je suis d'abord tenu par l'urgence de l'action. À mĂȘme la vie quotidienne, il n'est guĂšre temps de suspendre notre jugement, de douter de tout dans l'espoir de dĂ©gager des fondations solides Ă  l'Ă©difice du savoir le temps de la vie quotidienne n'est pas le temps de la recherche de la vĂ©ritĂ©, lequel rĂ©clame de mettre un terme Ă  notre pourtant au cƓur mĂȘme de cette existence quotidienne que le doute parfois nous saisit ce que j'aurais jurĂ© ĂȘtre vrai s'est rĂ©vĂ©lĂ© faux, j'ai fait une erreur grossiĂšre, je me suis lourdement trompĂ©. Or, l'expĂ©rience de l'erreur n'est autre que celle de l'insuffisance de nos certitudes subjectives il ne suffit pas d'ĂȘtre convaincu pour ĂȘtre dans le vrai – en d'autres termes, la certitude subjective de la conviction n'est pas la certitude objective du savoir. Quand je me trompe, c'est l'erreur qui me semble vraie je ne me trompe qu'en Ă©tant certain de mon fait, sans quoi je me corrigerais de moi-mĂȘme, en sorte que la plus simple erreur deviendrait impossible. Quand je me trompe autrement dit, je ne sais pas que je me trompe ; par consĂ©quent, je puis me tromper bien plus souvent que je ne le crois, en sorte que mes convictions se trouvent frappĂ©es d'un indice de pourquoi le doute apparaĂźt comme Ă©tant le geste philosophique primordial, par lequel nous nous mettons en quĂȘte de la vĂ©ritĂ© si d'habitude nous ne la cherchons guĂšre, c'est parce que nous sommes convaincus de la dĂ©jĂ  possĂ©der ; mais lorsque cette conviction mĂȘme s'avĂšre douteuse, quand la validitĂ© de mes certitudes se trouve remise en cause, alors il me faut suspendre mon jugement le temps de trancher. Socrate est ainsi parfois comparĂ© Ă  un poisson-torpille, cette raie Ă©lectrique dont la dĂ©charge plonge sa victime dans la torpeur et la sidĂ©ration lors mĂȘme que son interlocuteur est d'emblĂ©e persuadĂ© de dĂ©tenir la vĂ©ritĂ©, Socrate fait en quelques questions voler en Ă©clats ses belles certitudes, et le laisse dĂ©muni. MĂ©non est certain de savoir ce qu'est la justice ; LachĂšs, ce gĂ©nĂ©ral courageux, pense pouvoir facilement produire une dĂ©finition du courage ; tous deux quitteront pourtant Socrate en ayant abandonnĂ© lĂ  leurs convictions. Si parfois le dialogue se poursuit jusqu'Ă  l'obtention d'une dĂ©finition valide, il arrive souvent qu'il se referme sans qu'une solution ait Ă©tĂ© trouvĂ©e Ă  la question initiale sommĂ© par l'autre de dire ce qu'est en vĂ©ritĂ© la justice, ou le courage, Socrate alors affirme n'en rien savoir ; mais mieux vaut savoir que l'on ne sait pas, que de croire savoir ce qu'en fait on ignore. C'est donc bien mal Ă  propos que nous vivons difficilement l'Ă©preuve du doute, en ceci qu'elle nous force Ă  abandonner nos prĂ©jugĂ©s une telle perte est en soi un gain, car l'opinion infondĂ©e n'est pas seulement une erreur, un dĂ©faut de vĂ©ritĂ©, mais bien un obstacle qui nous dispense de sa recherche – ne peut chercher la vĂ©ritĂ©, que celui qui sait ne la point possĂ©der Du doute sceptique Ă  la solution kantienneNous comprenons alors pourquoi Descartes peut faire du doute l'instrument mĂȘme de sa mĂ©thode remettre tout en doute jusqu'Ă  trouver ce dont nul ne peut douter, voilĂ  la seule solution pour qui cherche Ă  donner un fondement indubitable au savoir. Le doute cartĂ©sien est donc aussi exagĂ©rĂ© que provisoire il faut faire comme si l'ombre d'un doute suffisait Ă  rendre un jugement faux, mais cette exagĂ©ration mĂȘme permet de dĂ©gager la certitude absolue du cogito, je pense, donc je suis ». Quand bien mĂȘme toutes mes pensĂ©es seraient fausses, et fausses toutes mes certitudes, celle-lĂ  demeurerait intacte pour se tromper, il faut penser, en sorte qu'il est indubitable que j'existe en tant que chose qui pense. Cette certitude premiĂšre va nous permettre, selon Descartes, de rebĂątir l'Ă©difice du savoir sur des fondements certains le doute, en dĂ©truisant nos convictions subjectives, nous permet de dĂ©gager ce qui est vĂ©ritablement indubitable. Le cogito devient alors le modĂšle mĂȘme de la vĂ©ritĂ©, auquel nous pourrons comparer toutes nos autres idĂ©es celles qui seront aussi claires et distinctes que lui seront nĂ©cessairement comprenons Ă©galement ce qui sĂ©pare le doute cartĂ©sien du doute sceptique pour les sceptiques prĂ©cisĂ©ment, le doute n'est pas l'instrument de la recherche de la vĂ©ritĂ©, il n'est pas une Ă©tape provisoire sur le chemin menant Ă  la certitude, mais un Ă©tat qui doit ĂȘtre maintenu tant que durera notre vie. J'existe, j'Ă©prouve telle ou telle affection hors de cela, rien n'est certain, en sorte que c'est la vĂ©ritĂ© mĂȘme qui doit ĂȘtre rĂ©putĂ©e dĂ©finitivement hors de notre portĂ©e. On ne peut ni dire que la vĂ©ritĂ© existe, ni qu'elle n'existe pas, parce qu'on n'en peut rien dire du tout, voire parce qu'on ne peut rien dire du tout. Toute parole qui exprimerait autre chose qu'un Ă©tat interne doit ĂȘtre suspendue, comme tout jugement portant sur autre chose qu'une sensation. Je peux bien dire que j'ai froid dans l'eau, mais non que cette eau est froide un autre la trouverait tiĂšde, un pingouin la trouverait chaude. Les dix modes sceptiques, tels qu'ils sont exposĂ©s par Sextus Empiricus, sont destinĂ©s Ă  produire une isostĂ©nie systĂ©matique des jugements toute proposition peut se voir opposer une proposition contraire tout aussi vraisemblable, en sorte que toute dĂ©cision touchant la vĂ©ritĂ© doit ĂȘtre suspendue. Tout jugement est ainsi relatif Ă  celui qui juge la porte est fermĂ©e pour le chien, mais ouverte pour le moustique qui n'est pas arrĂȘtĂ© par si peu argument de la variĂ©tĂ© des animaux ; tel trouvera cette saveur douce, tel autre amĂšre argument de la variĂ©tĂ© des individus. Tout jugement est Ă©galement relatif Ă  ce qui est jugĂ© un grain de sable paraĂźtra rugueux au toucher, une poignĂ©e de sable semblera douce, etc. En consĂ©quence, il est impossible d'Ă©noncer quelque vĂ©ritĂ© absolue que ce faut-il faire du doute une Ă©preuve provisoire, ou une suspension continue du jugement ? Il revient Ă  Kant d'avoir renvoyĂ© dos Ă  dos les dogmatiques, pour qui la raison peut parvenir Ă  la certitude en toute chose, et les sceptiques pour qui rien n'est jamais certain on est passĂ© de trop de confiance accordĂ©e aux pouvoirs de la raison, Ă  trop de dĂ©fiance. En d'autres termes, si nos facultĂ©s de connaĂźtre ne peuvent pas tout dĂ©montrer, il serait faux d'affirmer qu'elles ne peuvent rien dĂ©montrer du tout. Pour connaĂźtre, en effet, il faut un contenu qui nous est fourni par l'intuition ou expĂ©rience sensible, et un concept qui nous vient de notre entendement ; lorsque les deux sont rĂ©unis, alors la connaissance est effectivement certaine. Cependant, cette conjonction heureuse n'est pas en soi toujours possible il existe des idĂ©es de notre pensĂ©e dont nous ne pouvons avoir aucune intuition. Ainsi, par exemple, nous avons bien un concept de Dieu, ĂȘtre Ă©ternel et ubiquitaire ; mais prĂ©cisĂ©ment, toute perception ne peut avoir lieu que dans le temps et dans l'espace. De lĂ , il ressort que nous ne pouvons pas avoir une intuition sensible de Dieu notre concept de Dieu est destinĂ© Ă  demeurer vide Ă  jamais, en sorte que si nous pouvons bien penser Ă  un ĂȘtre divin, nous n'en pouvons rien connaĂźtre et ne pourrons jamais dĂ©montrer son existence pas plus, au reste, que son inexistence.Il n'y a de connaissance que dans les limites de l'expĂ©rience possible la connaissance peut bien ĂȘtre certaine, mais tout ne peut pas ĂȘtre connu, en sorte que les dogmatiques et les sceptiques ont tous Ă©galement tort. Tout n'est pas douteux, mais nous ne pouvons acquĂ©rir sur toutes nos idĂ©es une certitude indubitable le savoir est rĂ©el, mais il est limitĂ©. ConclusionLors mĂȘme que le doute sceptique nous conduisait Ă  renoncer Ă  la vĂ©ritĂ© elle-mĂȘme et posait qu'il fallait bien nous en passer, l'idĂ©alisme cartĂ©sien affirmait finalement que le doute n'Ă©tait nĂ©cessaire que pour autant qu'il Ă©tait provisoire une fois dĂ©gagĂ© l'indubitable, c'est Ă  la recherche de la vĂ©ritĂ© qu'il fallait passer. Kant nous a permis de renvoyer dos Ă  dos, comme deux excĂšs, ces deux attitudes le doute n'est pas une fin en soi, mais il ne saurait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une simple Ă©tape sur le chemin de la certitude, parce que les objets qui outrepassent les limites de notre connaissance demeureront Ă  jamais douteux. Comme le disait Husserl, le doute est le geste fondamental pour qui s'enquiert de vĂ©ritĂ©, prĂ©cisĂ©ment parce qu'il doit ĂȘtre maintenu tout au long de notre quĂȘte, dans une constante mĂ©fiance non pas vis-Ă -vis du monde, mais de soi-mĂȘme ne rien accepter comme vrai qui ne soit effectivement dĂ©montrĂ©, se mĂ©fier de sa propre opinion comme possiblement infondĂ©e, voilĂ  le premier pas indispensable Ă  toute recherche de la vĂ©ritĂ©.
Quicommence Ă  douter semble ne plus pouvoir s’arrĂȘter, et ainsi dĂ©sespĂ©rer de possĂ©der un jour la vĂ©ritĂ©. Selon les sceptiques en effet, nos sens sont peu fiables, et nul n’est assurĂ© que son impression subjective lui permet d’infĂ©rer une qualitĂ© rĂ©elle de l’objet. Nos raisonnements eux-mĂȘmes posent problĂšme : tout doit

Dans la Pesanteur et la GrĂące, Simone Weil dĂ©voile son lent cheminement vers Dieu, et donc vers la vĂ©ritĂ©. Pour parvenir Ă  ses fins, elle n’a de cesse de se dĂ©pouiller de tout – jusqu’au moindre mot superflu dans ses aphorismes. De l’abandon de tout Ă  la difficile apprĂ©hension du vide, l’homme est-il vraiment capable d’accĂ©der Ă  la vĂ©ritĂ© ? Simone Weil En juin 1941, Simone Weil s’installe provisoirement chez Gustave Thibon, philosophe catholique français, qui a finalement consenti Ă  l’accepter quelques temps comme travailleuse dans sa ferme. La derniĂšre fois qu’elle voit son hĂŽte, en 1942, elle lui remet un bien prĂ©cieux souvenir onze cahiers Ă©crits de sa main. Si jamais Gustave Thibon n’entend plus parler d’elle dans les trois ou quatre annĂ©es Ă  venir, il aura la libertĂ© d’utiliser ces textes comme il le souhaite. C’est ainsi qu’est nĂ©e cinq annĂ©es plus tard la Pesanteur et la GrĂące. Le caractĂšre posthume de cette publication pourrait a priori nous gĂȘner par certains aspects – choix et ordre des aphorismes laissĂ©s aux soins de Thibon –, en fait il n’en est rien. L’interprĂ©tation de l’Ɠuvre de Simone Weil ne laisse ici que peu de doutes. Et ce, quelle que soit la place des aphorismes dans le recueil. Il s’agit lĂ  de la marque d’une pensĂ©e simple et cohĂ©rente, comprĂ©hensible sans contexte, ni notes explicatives de l’auteur. C’est le signe d’une rĂ©flexion atemporelle, et mĂȘme, Ă©ternelle. Ces courtes rĂ©flexions font Ă©tat, en toute humilitĂ©, de l’avancĂ©e de Simone Weil dans sa quĂȘte de la vĂ©ritĂ©. À leur lecture, on dĂ©couvre que cette recherche de la vĂ©ritĂ© passe par un cheminement exclusivement personnel, propre Ă  chacun. La philosophe nous dĂ©blaye cependant dĂ©jĂ  une partie de la route, en nous livrant, Ă  grands traits, les indications pour trouver le vrai et le bien. Mon Dieu, accordez-moi de devenir rien » La premiĂšre Ă©tape que propose Simone Weil se rĂ©sume en peu de mots le dĂ©tachement de tout. Absolument tout. Il faut d’abord renoncer Ă  toute forme de biens matĂ©riels. Ceux-ci doivent ĂȘtre abandonnĂ©s en raison de leur superficialitĂ© et de leur contingence, mais surtout du fait de la dangerositĂ© du lien qui les relie aux biens spirituels. Elle explique en effet qu’il faut les concevoir et les sentir comme conditions de biens spirituels exemple la faim, la fatigue, l’humiliation obscurcissent l’intelligence et gĂȘnent la mĂ©ditation et nĂ©anmoins y renoncer ». Il est intĂ©ressant de constater que, chez Simone Weil, la radicalitĂ© de ses idĂ©es va jusqu’à mettre en danger l’existence mĂȘme de sa pensĂ©e. C’est parce qu’elle sait que les biens matĂ©riels – qui englobent pour elle les besoins Ă©lĂ©mentaires humains tels que l’alimentation ou le sommeil – peuvent porter atteinte Ă  ses facultĂ©s spirituelles qu’elle dĂ©cide d’y renoncer. Gustave Thibon Cela fait partie de son projet global de renoncer Ă  tout ce qui existe. Tout y passe le temps, qui nous pervertit en nous laissant une possibilitĂ© d’imagination et donc un Ă©chappatoire Ă  notre malheur, mais aussi l’objectivation du dĂ©sir, ou encore le je ». À propos de ce tout dernier point, elle affirme sans dĂ©tour qu’ il n’y a absolument aucun autre acte libre qui nous soit permis, sinon la destruction du je ». Il s’agit bien ici d’un suicide philosophique, conçu comme condition pour accĂ©der Ă  la vĂ©ritĂ©. L’étape suprĂȘme, aprĂšs mĂȘme la destruction du je », consistera Ă  renoncer aux autres, Ă  la vie sociale. Elle l’énonce ainsi Il ne faut pas ĂȘtre moi, mais il faut encore moins ĂȘtre nous. » D’une difficultĂ© suprĂȘme – justement parce que l’amour d’autrui ou l’attachement aux autres semble ĂȘtre une forme de renoncement de soi – cette Ă©tape est pourtant indispensable. Simone Weil Ă©crit en effet que la sociĂ©tĂ© est la caverne, la sortie est la solitude ». La lumiĂšre de l’homme se trouve en dehors de la sociĂ©tĂ©. Il faut donc parvenir Ă  s’en extraire pour pouvoir en jouir. Ce dĂ©tachement radical de l’existence n’a qu’un but atteindre le malheur, la solitude, la misĂšre. Autrement dit, le vide. Le vide s’avĂšre ĂȘtre un concept fondamental dans l’Ɠuvre de Simone Weil, car il est le seul Ă©tat humain qui permette l’accĂšs Ă  la vĂ©ritĂ©. Le vide est ce qui permet Ă  Dieu d’aimer l’homme. Mon Dieu, accordez-moi de devenir rien. À mesure que je deviens rien, Dieu s’aime Ă  travers moi. » Dieu, la VĂ©ritĂ© et le Bien Une fois le vide installĂ©, il ne reste plus qu’à attendre Dieu. Ce vide laisse toute la place nĂ©cessaire Ă  Dieu pour nous aimer, justement parce que le champ est complĂštement libre et que la moindre parcelle de notre corps et de notre esprit est tournĂ©e vers lui. Or si Dieu parvient Ă  nous aimer, il faut en dĂ©duire que nous devons nous aimer Ă©galement Ce n’est pas parce que Dieu nous aime que nous devons l’aimer. C’est parce que Dieu nous aime que nous devons nous aimer. Comment s’aimer soi-mĂȘme sans ce motif ? » Si l’amour de soi qui rĂ©sulte de l’amour de Dieu pourrait paraĂźtre, Ă  premiĂšre vue, Ă©trange compte tenu du premier mouvement de destruction du je », il faut bien garder Ă  l’esprit que cet amour de soi ne peut intervenir que par le biais de Dieu. C’est comme crĂ©ature aimĂ©e par Dieu que nous pouvons nous aimer. Et pour pouvoir ĂȘtre digne de cet amour, il est nĂ©cessaire d’ĂȘtre purifiĂ© de tout, jusqu’à perdre la seule trace apparente de son existence, le je ». Reste Ă  savoir comment dĂ©celer cet amour de Dieu. Comment reconnaĂźtre Dieu ? La philosophe explique tout simplement que le monde en tant que tout Ă  fait vide de Dieu est Dieu lui-mĂȘme ». Cela confirme encore une fois que le vide est effectivement nĂ©cessaire Ă  la manifestation divine. C’est dans l’absence de tout, et donc de lui-mĂȘme aussi, que Dieu apparaĂźt. La descente du Saint-Esprit de Titien Quid de la vĂ©ritĂ© dans tout cela ? Pour le comprendre, il faut bien saisir ce que Simone Weil entend par Dieu ». Plus qu’un Dieu chrĂ©tien, c’est un symbole de la transcendance. C’est l’image suprĂȘme de ce qui peut transcender l’homme. Ce Dieu semble finalement faire rĂ©fĂ©rence Ă  la vĂ©ritĂ© et au bien absolu, comme seules idĂ©es capables de transcender l’homme. Que la lumiĂšre Ă©ternelle donne, non pas une raison de vivre et de travailler, mais une plĂ©nitude qui dispense de chercher cette raison » Ă©crit-elle dans l’un de ses derniers aphorismes. La recherche du vrai et du bien serait capable de procurer Ă  l’homme cette plĂ©nitude » qu’elle Ă©voque, justement parce que cette quĂȘte ne peut procurer de rĂ©elle raison de vivre et de travailler ». La recherche de la vĂ©ritĂ© et du bien passe par le cheminement intĂ©rieur dĂ©crit en premier lieu, pour arriver au vide et par-lĂ  Ă  Dieu et Ă  l’amour de soi. Telle est la seule plĂ©nitude ». La grĂące seule le peut » À quoi pourrait donc ressembler une vie menĂ©e par cette quĂȘte de la transcendance, cette recherche de Dieu ? Elle induit, dĂ©jĂ , la solitude. L’attachement aux autres nous dĂ©tourne inĂ©vitablement du bien absolu car c’est le social qui jette sur le relatif la couleur de l’absolu ». Or il n’y a rien de pire que de confondre bien relatif et bien absolu, puisqu’entre les deux il n’y a pas une diffĂ©rence de degrĂ©, mais bien de nature. L’un, le premier, est le contraire du mal, l’autre ne peut se concevoir que par lui-mĂȘme, il est absolu. Il faut absolument chercher la solitude pour pouvoir prendre conscience de ce bien absolu. Autrement dit, nous revenons Ă  ce que nous Ă©voquions plus haut la sortie de la caverne passe par la solitude. La quĂȘte de la vĂ©ritĂ© est Ă©galement faite de limite – surtout parce que l’infini renvoie au plaisir, or tout plaisir est Ă  bannir de sa vie. Ainsi, elle prĂŽne une vie mesurĂ©e et limitĂ©e en ces termes [
] Un, le plus petit des nombres. “Le un qui est l’unique sage”. C’est lui l’infini. Un nombre qui croĂźt pense qu’il s’approche de l’infini. Il s’en Ă©loigne. Il faut s’abaisser pour s’élever. Si 1 est Dieu, ∞ est le Diable. » Se limiter, c’est prendre conscience de la finitude des choses et par-lĂ , de nous-mĂȘmes. Cela nous aide Ă©galement Ă  concevoir la mort plus sereinement puisque, par certains aspects, nous sommes Ă  l’origine de notre mort. La limite, c’est le contrĂŽle de tout. Finalement, c’est au plus simple qu’il faut rĂ©duire sa vie. D’une façon extrĂȘme – jusqu’au vide. Et c’est bien lĂ  toute la difficultĂ©. Il faut accĂ©der au vide, et cependant le supporter, s’y engouffrer. Ne pas exercer tout le pouvoir dont on dispose, c’est supporter le vide. Cela est contraire Ă  toutes les lois de la nature la grĂące seule le peut. »

UjnPP. 250 167 105 98 361 153 64 39 204

douter est ce renoncer à la vérité