Lafemme de la semaine : Dounia Bouzar, celle qui sauve les jeunes de la radicalisation. par Laure Gautherin créé le 06/10/2016 à 14:30.

News Bandes-annonces Casting Critiques spectateurs Critiques presse VOD Blu-Ray, DVD Spectateurs 3,7 60 notes dont 15 critiques noter de voirRĂ©diger ma critique Synopsis "Qui sauve une vie sauve le monde entier".Au dĂ©but de l’annĂ©e 1943, Menne Spiegel, un marchand de chevaux vĂ©tĂ©ran de la PremiĂšre Guerre mondiale, cherche dĂ©sespĂ©rĂ©ment un endroit pour cacher sa femme Marga et sa fille Karin. Heinrich Aschoff, patriote allemand, membre du Parti Nazi et pĂšre d'un soldat de la Wehrmacht n’hĂ©site pas un instant Ă  cacher Menne et sa famille, au pĂ©ril de sa vie. Bande-annonce 130 DerniĂšres news Acteurs et actrices Casting complet et Ă©quipe technique Critiques Presse L'Obs Le Figaroscope LibĂ©ration TĂ©lĂ©CinĂ©Obs Brazil La Croix Positif Studio CinĂ© Live TĂ©lĂ©rama Excessif L'HumanitĂ© Le Monde Le Parisien PremiĂšre Chaque magazine ou journal ayant son propre systĂšme de notation, toutes les notes attribuĂ©es sont remises au barĂȘme de AlloCinĂ©, de 1 Ă  5 Ă©toiles. Retrouvez plus d'infos sur notre page Revue de presse pour en savoir plus. 15 articles de presse Critiques Spectateurs Un beau film sur une page mĂ©connu de la seconde guerre mondiale La rĂ©sistance Allemande ! Magnifiquement interprĂ©tĂ©, ce film, Ă  la sortie discrĂšte, est un vraie bonne surprise !!! TirĂ© d'une histoire vraie, "Marga" est un film trĂšs poignant et trĂšs bien interprĂ©tĂ©. On se doutait qu'il y avait eu dans l'Allemagne nazie une certaine forme de rĂ©sistance ce film nous la montre avec justesse. Une belle et douloureuse histoire qui est avant tout celle d'une famille juive et de ses sauveurs et non pas essentiellement celle de Marga... Le film retrace leur vie dans une petite ville entre 43 et 45, cachĂ© par des fermiers amis de longues datent du pĂšre ; ce dernier Ă©tant le personnage le plus intĂ©ressant, malgrĂ© sa solitude qui n'est pas assez montrĂ©, on comprend qu'au final c'est lui qui a le plus ouffert notamment le fait de ne ... Lire plus "Margz" rend un bel hommage aux allemands qui se sont dressĂ©s contre le rĂ©gime nazi en cachant et sauvant des juifs. Rien de bien surprenant dans ce drame construit de maniĂšre conventionnelle, qui manque parfois d'un brin d'intensitĂ© mais qui se laisse regarder sans difficultĂ©. 15 Critiques Spectateurs Photos Secrets de tournage De festivals en festivals Marga a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© dans de nombreux festivals Ă  travers le monde. En 2009, il a ainsi Ă©tĂ© projetĂ© au Festival International du film de Locarno en Italie, oĂč il a fait la cĂ©rĂ©monie d’ouverture sur la Piazza Grande, au Festival du film de JĂ©rusalem et au Festival international du Film Juif de New York oĂč il a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© en cĂ©rĂ©monie d'ouverture. En 2010, Marga Ă©tait en compĂ©tition officielle au Festival International du Film d'amour de Mons, au Lire plus Du roman autobiographique au film Le film est trĂšs proche du rĂ©cit autobiographique de Marga Spiegel, nĂ©anmoins, certains Ă©vĂ©nements ont Ă©tĂ© davantage mis en avant pour des raisons dramaturgiques. MalgrĂ© les soixante-dix ans qui se sont Ă©coulĂ©s entre le film et les Ă©vĂ©nements, l'Ă©crivain se souvient parfaitement de cette pĂ©riode. Elle explique "Il y a certaines expĂ©riences extrĂȘmes et dramatiques qui restent Ă  jamais indĂ©lĂ©biles. C'est la vie elle-mĂȘme qui conduit Ă  cela." Elle Lire plus La mĂ©moire mais pas que... Ludi Boeken reconnaĂźt l'importance de la mĂ©moire mais aussi celle de rĂ©tablir la vĂ©ritĂ© "J'ai souhaitĂ© que Marga ne soit pas seulement une pierre ajoutĂ©e au monument de la mĂ©moire et un exemple universel pour notre gĂ©nĂ©ration et celles Ă  venir, mais aussi une illustration de ces mots, “ Qui sauve une vie, sauve le monde entier”, inscrits sur la mĂ©daille des Justes de Yad Vashem Ă  JĂ©rusalem que les paysans Aschoff, Pentrop, Silkenbömer, Sickmann Lire plus 5 Secrets de tournage Infos techniques NationalitĂ©s Allemagne, France Distributeur Zootrope Films AnnĂ©e de production 2009 Date de sortie DVD - Date de sortie Blu-ray - Date de sortie VOD - Type de film Long-mĂ©trage Secrets de tournage 5 anecdotes Box Office France 11 479 entrĂ©es Budget 4 200 000 € Langues Allemand, Français Format production 35 mm Couleur Couleur Format audio Dolby Digital Format de projection 1 N° de Visa 121111 Si vous aimez ce film, vous pourriez aimer ... Commentaires Ildit : « Je suis la lumiĂšre du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les tĂ©nĂšbres, mais il aura au contraire la lumiĂšre de la vie. » Accueil; Contact; Irak : le SAS britannique sauve une famille chrĂ©tienne sur le point d'ĂȘtre dĂ©capitĂ©e par ISIS PubliĂ© le 22 Octobre 2017. Deux snipers SAS ont stoppĂ© le meurtre d'une famille entiĂšre en abattant au moins 15 combattants Laisser un commentaire Citations AlĂ©atoiresCitation courte Une vision sans action n’est qu’une hallucination. – michaĂ«l kami Une vision sans action n’est qu’une hallucination. » – michaĂ«l kami Autres citations que vousCitation bruno bettelheim Aller au théùtre est une habitude essentielle pour le dĂ©veloppement de l... Aller au théùtre est une habitude essentielle pour le dĂ©veloppement de l’esprit. » – bruno bettelheimCitation monique canto-sperber Peut-ĂȘtre sommes-nous encore moins capables de rencontrer des homme... Peut-ĂȘtre sommes-nous encore moins capables de rencontrer des hommes que lorsque nous rĂȘvions du prince DĂ©jĂ  Une idĂ©e Blagues et Humour Conseils Utiles Le saviez-vous ? Messages et Sms d’amour PensĂ©es de Filles Sais tu aimer ? Saviez-vous que LAdmour Hazaken commenta l’expression « celui qui sauve un seul Juif est considĂ©rĂ© comme s’il avait sauvĂ© le monde entier » (Sanhedrin 37A). Il en donna l’explication suivante: «Il faut considĂ©rer un Juif tel qu’il se trouve dans la PensĂ©e Originelle d’Adam Kadmon. A ce stade, figure chaque Ăąme juive, avec toutes ses Lorsque je suis entrĂ© Ă  l’Ambassador College en 1949, j’ai entendu Herbert W. Armstrong proclamer publiquement – Ă  de nombreuses reprises – que la Grande-Bretagne et les États-Unis seraient confrontĂ©s Ă  de nombreux Ă©vé­nements spĂ©cifiques, Ă  moins qu’ils ne se repentent sincĂšrement devant ces Ă©vĂ©nements L’Empire britannique toucherait Ă  sa fin. Les grandes portes maritimes » – telles que le Canal de Suez, le Dé­troit d’Ormuz, le DĂ©troit de Malacca, Singapour et le Canal de Panama – Ă©chapperaient au contrĂŽle des États-Unis et des nations britanniques. La Russie perdrait son contrĂŽle sur les nations d’Europe de l’Est. M. Armstrong avait spĂ©cifiquement prĂ©dit la chute du mur de Berlin et la rĂ©unification des deux Allemagnes. Le contrĂŽle britannique et amĂ©ricain sur les Ă©vĂ©nements mondiaux prendrait fin. Car l’Éternel Dieu briserait » l’or­gueil de leur puissance, Ă  moins qu’ils ne reviennent Ă  Lui et obĂ©issent Ă  Ses voies avec un repentir sincĂšre. Une Union europĂ©enne puissante s’élĂšverait jusqu’à former un vĂ©ritable Empire eu­ropĂ©en – la derniĂšre rĂ©surgence prophĂ©tisĂ©e du Saint Empire romain qui contrĂŽla une bonne partie de l’Europe pendant des siĂšcles. Mes amis, peu de pronostiqueurs sĂ©culiers » avaient imaginĂ© ces Ă©vĂ©nements majeurs il y a 50 ans voire il y a 30 ans. Ceux-ci ont affectĂ© la vie de centaines de mil­lions d’ĂȘtres humains. Et ils se sont tous rĂ©alisĂ©s, ou sont sur le point de s’accomplir, exactement comme l’avait prĂ©dit M. Armstrong ! Car Dieu est rĂ©el ! Et ce grand Dieu – qui inspira Lui-mĂȘme les prophé­ties bibliques d’oĂč M. Armstrong tira sa comprĂ©hension – commence actuellement Ă  intervenir dans les affaires du monde, avec plus de puissance qu’au cours des millé­naires passĂ©s et certainement depuis l’époque du Christ ici-bas sur cette terre ! Pourquoi ? Parce que nous approchons de la fin des 6000 ans d’histoire humaine, et de l’établis­sement prochain du MillĂ©nium – lorsque JĂ©sus-Christ rĂšgnera comme Roi des rois sur tous les ĂȘtres hu­mains physiques pendant 1000 ans Apocalypse 11 15 ; 20 4. Malheureusement, les nations que Dieu avait bĂ©nies et utilisĂ©es lors des temps modernes pour prĂ©venir la descente de l’humani­tĂ© dans le chaos total – ces nations qui ont distribuĂ© plus de Bibles et envoyĂ© plus de missionnaires que toutes les autres nations rĂ©unies – ont pratiquement rejetĂ© le vĂ©ri­table Dieu, Ă  l’heure actuelle ! La plupart des responsables politiques et religieux, ainsi que les mĂ©dias in­fluents et puissants – comme la tĂ©lĂ©vision et Internet – coopĂšrent » activement ou passivement au plus grand mouvement contre Dieu de tous les siĂšcles ! Actuellement, des millions de gens acceptent le ma­riage » entre deux hommes ou entre deux femmes ! Souvent, nous fer­mons les yeux » devant les millions de nos concitoyens, toujours plus nombreux, Ă  entretenir publique­ment des relations hors mariage, alors que Dieu qualifie clairement ces actes de fornication. Nous assis­tons Ă  la glorification de la dĂ©pen­dance Ă  la drogue comme Ă©tant un style de vie ». En fait, nous laissons passive­ment nos politiciens, nos Ă©ducateurs et nos mĂ©dias rĂ©inventer » la dĂ©fi­nition des mots. Ainsi, la fornication n’est plus la fornication » mais sim­plement vivre ensemble ». De nou­velles façons de dĂ©tourner l’usage na­turel du corps humain et des Ă©motions sont constamment ajoutĂ©es comme des styles de vie alternative ». Entre-temps, l’exĂ©cution de mil­lions d’enfants avant leur naissance n’est plus considĂ©rĂ©e comme un meurtre ». Les partisans de l’avor­tement dĂ©fendent les droits de la femme Ă  choisir ». Mais pratiquement rien n’est dit sur les droits de cet ĂȘtre dans le corps de la femme enceinte – qui, prĂšs d’une fois sur deux sera une autre femme, un petit ĂȘtre humain Ă  l’image de Dieu – qu’on prive de son droit de choisir » de vivre ! Ces soi-disant progrĂšs » dans les affaires humaines se rĂ©pandent de plus en plus, jusqu’au jour oĂč le grand Dieu – le CrĂ©ateur des cieux et de la terre – dira Assez ! » Alors les terribles guerres, les tempĂȘtes, la sĂ©cheresse, la famine, les Ă©pidé­mies et les grands tremblements de terre prĂ©dits par JĂ©sus-Christ Luc 21 22-27 ; Matthieu 24 6-7 Ă©cla­teront avec une intensitĂ© encore jamais vue ! Alors que cette ƒuvre du Dieu vivant avertit le monde depuis des dĂ©cennies, le CrĂ©ateur qui nous donne le souffle et la vie interviendra bientĂŽt dans les affaires du monde pour stop­per la dĂ©composition de l’humanitĂ© ! Dieu n’est pas cruel en agissant de la sorte, mais notre CrĂ©ateur inter­viendra plutĂŽt pour sauver littĂ©ra­lement l’homme de l’autodestruction. Comme l’a prĂ©dit JĂ©sus, cette pĂ©riode de guerres et de bouleversements cli­matiques Ă  venir sera si terrible que, si ces jours n’étaient abrĂ©gĂ©s, per­sonne ne serait sauvĂ© ; mais, Ă  cause des Ă©lus, ces jours seront abrĂ©gĂ©s » Matthieu 24 22. Quel avenir pour les prochaines annĂ©es ? Mes amis, je sais que la plupart d’entre vous – particuliĂšrement nos anciens lecteurs – vous attendez Ă  ce que l’AmĂ©rique et la Grande-Bretagne se sortent tant bien que mal » de chaque Ă©preuve et test Ă  venir. Mais par l’autoritĂ© des Écritures, je dois vous avertir que, trĂšs bientĂŽt, cela sera complĂštement diffĂ©rent ! Car nous sommes proches des temps de la fin ! Les prophĂ©ties divines vont s’accomplir ! Vous devez com­prendre que JĂ©sus a dit expressĂ©ment aux vĂ©ritables chrĂ©tiens Alors on vous livrera aux tourments, et l’on vous fera mourir ; et vous serez haĂŻs de toutes les nations, Ă  cause de mon nom. Alors aussi plusieurs succombe­ront, et ils se trahiront, se haĂŻront les uns les autres » Matthieu 24 9-10. Nous sommes sur le point d’en­trer dans une Ă©poque de tribulations horribles que le monde n’a jamais connues Matthieu 24 21. Alors mĂȘme que j’écris, j’ai devant moi un article de la revue Newsweek qui dĂ©crit en dĂ©tail la persĂ©cution et la violence contre les chrĂ©tiens » dans le monde islamique C’est le dĂ©but d’un gĂ©nocide qui devrait sonner l’alarme mondiale ». L’article poursuit avec une description des nombreux cas de violences horribles Pour le seul mois de janvier 2012, Boko Haram [une organisation terroriste nigĂ©riane] a Ă©tĂ© tenue responsable de 54 morts. En 2011, ses membres ont tuĂ© au moins 510 personnes, et incendiĂ© ou dĂ©truit plus de 350 Ă©glises dans 10 États du Nord. Ils utilisent des fusils, de l’essence, des bombes et mĂȘme des machettes en criant “Allah akbar” “Dieu est grand” pendant qu’ils attaquent les citoyens pris au dĂ©pour­vu. Ils ont attaquĂ© des Ă©glises, un ras­semblement de NoĂ«l tuant 42 catho­liques, des brasseries, une mairie, des salons de beautĂ© et des banques. Ils se sont concentrĂ©s sur le meurtre d’ecclé­siastiques, de politiciens, d’étudiants, de policiers et de soldats chrĂ©tiens, aussi bien que de chefs religieux musulmans qui condamnaient leurs propres actions » 13 fĂ©vrier 2012. Pendant ce temps-lĂ , Dieu est en train de retirer Sa protection aux peuples amĂ©ricain, britannique et français Ă  mesure qu’ils s’éloignent des Dix Commandements. Si vous ne l’avez pas encore fait, demandez nos brochures gratuites Les États-Unis et la Grande-Bretagne selon la prophĂ©tie et Les pays de langue française selon la prophĂ©tie pour en apprendre davantage sur les impli­cations prophĂ©tiques. Dans une pro­phĂ©tie directement adressĂ©e Ă  ces nations, Dieu explique Tous ceux qui t’aimaient t’oublient, aucun ne prend souci de toi ; car je t’ai frappĂ©e comme frappe un ennemi, je t’ai chù­tiĂ©e avec violence, Ă  cause de la multi­tude de tes iniquitĂ©s, du grand nombre de tes pĂ©chĂ©s. Pourquoi te plaindre de ta blessure, de la douleur que cause ton mal ? C’est Ă  cause de la multi­tude de tes iniquitĂ©s, du grand nombre de tes pĂ©chĂ©s, que je t’ai fait souffrir ces choses » JĂ©rĂ©mie 30 14-15. À cause des pratiques odieuses » et des attitudes anti-Dieu affichĂ©es dans toute la sociĂ©tĂ©, les nations seront hu­miliĂ©es, Ă  moins d’un retour national vers Dieu, tel qu’il n’y en a encore jamais eu dans cette Ăšre moderne ! Comme vous pouvez le voir en observant l’accomplissement de ces prophĂ©ties bibliques spĂ©cifiques, vous devez comprendre que le Christ rĂ©el de la Bible doit revenir bientĂŽt, sinon ce monde sera dĂ©truit. Oui, les prophĂ©ties sur lesquelles nous avons Ă©crit des articles et prĂȘ­chĂ© depuis des dizaines d’annĂ©es commencent tout juste Ă  s’accomplir. MĂȘme les gens laĂŻques voient les dan­gers croissants. En citant les progrĂšs inadaptĂ©s » dans le nuclĂ©aire et les problĂšmes climatiques, le Bulletin of the Atomic Scientists a rĂ©ajustĂ© en dé­but d’annĂ©e la Doomsday Clock » [“Horloge de la fin du monde”] Ă  minuit moins cinq ». Le temps est court. Les vĂ©ritables ministres de Dieu s’efforcent de dĂ©li­vrer un puissant avertissement Ă  nos nations – et au monde entier – sur les Ă©vĂ©nements qui nous attendent. Nous avons un travail colossal Ă  accomplir ! Et le Dieu Tout-Puissant a confiĂ© Ă  Ses fidĂšles serviteurs la tĂąche d’avertir » tous les ĂȘtres humains de la grande tri­bulation Ă  venir. Dieu nous parle dans Sa parole au sujet de cet Ă©vĂ©nement prĂ©cis et du sens de l’urgence que nous devrions avoir en dĂ©livrant ce mes­sage DĂ©livre ceux qu’on traĂźne Ă  la mort, ceux qu’on va Ă©gorger, sauve-les ! Si tu dis Ah ! nous ne savions pas !
 Celui qui pĂšse les cƓurs ne le voit-il pas ? Celui qui veille sur ton Ăąme ne le connaĂźt-il pas ? Et ne rendra-t-il pas Ă  chacun selon ses Ɠuvres ? » Proverbe 24 11-12. Et comme l’a dĂ©clarĂ© JĂ©sus concernant cette tribulation qui vient Si ces jours n’étaient abrĂ©gĂ©s, per­sonne ne serait sauvĂ© ». Le vĂ©ritable JĂ©sus-Christ de la Bible doit revenir, de peur que toute vie humaine sur cette planĂšte ne soit effacĂ©e par les nations belliqueuses, charnelles et qui ont rejetĂ© Dieu ! Notez qu’en dehors des grandes nations qui possĂšdent l’arme atomique depuis des annĂ©es, trois autres pays – IsraĂ«l, le Pakistan et l’Inde – ont amassĂ© des stocks importants de bombes atomiques, et sont capables de livrer ces ogives aux capitales fi­nanciĂšres, industrielles et politiques de leurs ennemis potentiels. Nous assistons maintenant Ă  l’apparition d’une quatriĂšme nation, l’Iran, sur le point de dĂ©velopper ses armes nuclĂ©aires – au risque mĂȘme de dé­truire son commerce extĂ©rieur et son Ă©conomie intĂ©rieure. Cette nation semble totalement dĂ©cidĂ©e Ă  acqué­rir des armes nuclĂ©aires. Et de nom­breux analystes ont Ă©crit rĂ©cemment Ă  propos d’une inĂ©vitable attaque israĂ©lienne contre les installations nuclĂ©aires iraniennes. Car, comme l’ont dĂ©clarĂ© Ă  plusieurs reprises cer­tains responsables israĂ©liens Ce n’est pas un simple sujet politique pour nous, mais une question de notre propre survie ! » Si IsraĂ«l attaque l’Iran dans les prochains mois – peut-ĂȘtre mĂȘme avant que vous ne receviez cet article – cela provoquera sĂ»rement un em­brasement » au Moyen-Orient. Un tel Ă©vĂ©nement accĂ©lĂ©rerait certainement le processus de rassemblement des nations europĂ©ennes dans la rĂ©sur­gence finale du Saint Empire romain, ainsi que l’unification des nations arabes que la Bible appelle le roi du Sud » Daniel 11 40. Cela ne ferait qu’accĂ©lĂ©rer la fin mĂȘme de la sociĂ©tĂ© actuelle. La fin de la dĂ©mocratie ? Dans un discours devant la Chambre des Communes britannique en novembre 1947, Sir Winston Churchill a dit Personne ne pré­tend que la dĂ©mocratie est parfaite ou judicieuse. En fait, on dit que la dĂ©mocratie est la pire forme de gou­vernement de toutes celles qui ont Ă©tĂ© tentĂ©es ». La plupart des premiers dirigeants de l’AmĂ©rique avaient profondĂ©ment compris qu’une dĂ©mo­cratie ne peut s’appliquer en tous lieux et Ă  toutes nations. Le deuxiĂšme Pré­sident des États-Unis, John Adams, Ă©crivit aux officiers du Massachusetts, en octobre 1798 Nous n’avons pas de gouvernement avec la puissance nĂ©cessaire pour contenir les passions humaines, dĂ©chaĂźnĂ©es sans moralitĂ© et sans religion. Notre Constitution n’a Ă©tĂ© faite que pour un peuple moral et religieux. Elle est complĂšte­ment inappropriĂ©e pour en gouverner un autre ». Globalement, les peuples amĂ©ri­cain et britannique actuels ne craignent pas Dieu ni ne suivent la moralitĂ© et la vĂ©ritable religion ». Peu de gens prĂ©tendent Ă©tudier la Sainte Bible et comprendre ce qu’elle dit effective­ment. Nos nations s’empressent de retirer la plupart des pratiques et rĂ©fé­rences chrĂ©tiennes des lieux publics. Et la plupart des responsables mé­diatiques et des Ă©ducateurs agissent comme s’ils mĂ©prisaient le Dieu de la Bible et Ses enseignements ! Dieu avait mis nos ancĂȘtres en garde Si vous mĂ©prisez mes lois, et si votre Ăąme a en horreur mes ordonnances, en sorte que vous ne pratiquiez point tous mes comman­dements et que vous rompiez mon alliance, voici alors ce que je vous ferai J’enverrai sur vous la terreur, la langueur et la fiĂšvre, qui rendront vos yeux languissants et votre Ăąme souffrante ; et vous sĂšmerez en vain vos semences vos ennemis les dé­voreront » LĂ©vitique 26 15-16. Par consĂ©quent, nous ne devrions pas ĂȘtre surpris d’ĂȘtre victimes d’at­taques terroristes » et de nombreux autres troubles. Les terribles mala­dies dĂ©vastatrices » comme le cancer et le sida emportent la santĂ©, la vita­litĂ© et mĂȘme la vie de millions de nos concitoyens. Le puissant avertissement pro­phĂ©tique de LĂ©vitique 26 continue Si, malgrĂ© cela, vous ne m’écoutez point, je vous chĂątierai sept fois plus pour vos pĂ©chĂ©s. Je briserai l’orgueil de votre force, je rendrai votre ciel comme du fer, et votre terre comme de l’airain » versets 18-19. La dĂ©tĂ©rioration et l’humiliation nationales, associĂ©es Ă  la sĂ©cheresse, Ă  la famine et la pĂ©nurie des denrĂ©es alimentaires sont notre lot futur – avec les Ă©pidĂ©mies Matthieu 24 7. Il est donc impĂ©ratif que nous nous tournions vers Dieu et priions qu’un gouvernement vraiment chrĂ©tien, dirigĂ© par le Christ Lui-mĂȘme, soit bientĂŽt Ă©tabli sur la terre pour appor­ter au monde entier la paix, la pros­pĂ©ritĂ© et la joie Ă  un degrĂ© encore jamais atteint. Comment cela arrivera-t-il ? Cela peut vous paraĂźtre sim­pliste si vous n’avez jamais com­pris la Bible. Mais l’établissement d’un gouvernement littĂ©ral sur cette terre est l’essence mĂȘme du vĂ©ritable Évangile de JĂ©sus-Christ. L’apĂŽtre Pierre l’a enseignĂ© aux pre­miers chrĂ©tiens Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos pĂ©chĂ©s soient effacĂ©s, afin que des temps de rafraĂźchissement viennent de la part du Seigneur, et qu’il envoie celui qui vous a Ă©tĂ© des­tinĂ©, JĂ©sus-Christ, que le ciel doit re­cevoir jusqu’aux temps du rĂ©tablis­sement de toutes choses, dont Dieu a parlĂ© anciennement par la bouche de ses saints prophĂštes d’autrefois » Actes 3 19-21. La terre connaĂźtra bientĂŽt une Ă©poque de restauration » ! Les pro­phĂ©ties de Daniel dĂ©crivent quatre grands royaumes sur la scĂšne mon­diale suivis du Royaume de Dieu qui ne sera jamais dĂ©truit » Daniel 2 36-44. Les prophĂ©ties du livre de l’Apocalypse annoncent aussi l’éta­blissement du Royaume de Dieu, dont on parle en dĂ©tail de la premiĂšre Ă  la derniĂšre page de la Bible. Le prophĂšte ÉsaĂŻe Ă©crivit sous l’inspiration divine Il arrivera, dans la suite des temps, que la mon­tagne de la maison de l’Éternel sera fondĂ©e sur le sommet des montagnes [les grandes nations], qu’elle s’élĂšve­ra par-dessus les collines [les autres nations], et que toutes les nations y afflueront. Des peuples s’y rendront en foule, et diront Venez, et mon­tons Ă  la montagne de l’Éternel, Ă  la maison du Dieu de Jacob, afin qu’il nous enseigne ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, et de JĂ©rusalem la parole de l’Éternel. Il sera le juge des nations, l’arbitre d’un grand nombre de peuples. De leurs glaives ils forgeront des hoyaux, et de leurs lances des serpes une nation ne tirera plus l’épĂ©e contre une autre, et l’on n’apprendra plus la guerre » ÉsaĂŻe 2 2-4. Dieu rĂ©gnera ! Ainsi, un royaume » littĂ©ral – ou gouvernement – sera Ă©tabli sur cette terre dans les derniers jours ». Il sera fondĂ© sur la loi divine qui sor­tira de JĂ©rusalem. Et le Roi des rois – JĂ©sus-Christ – en sera le Souverain suprĂȘme. Les Écritures dĂ©crivent ce qui ar­rivera aprĂšs les flĂ©aux de la septiĂšme trompette » Le septiĂšme ange sonna de la trompette. Et il y eut dans le ciel de fortes voix qui disaient Le royaume du monde est remis Ă  notre Seigneur et Ă  son Christ ; et il rĂ©gnera aux siĂšcles des siĂšcles » Apocalypse 11 15. JĂ©sus-Christ – le Roi des rois – sera assistĂ© par de nombreux autres rois, les vĂ©ritables saints de Dieu qui, en tant que chrĂ©tiens fidĂšles au cours de la prĂ©sente Ă©poque, ont cru rĂ©elle­ment Ă  la parole de Dieu, et ont agi en consĂ©quence ! Dieu nous promet À celui qui vaincra, et qui gardera jusqu’à la fin mes Ɠuvres, je donnerai autoritĂ© sur les nations. Il les paĂźtra avec une verge de fer, comme on brise les vases d’ar­gile, ainsi que moi-mĂȘme j’en ai reçu le pouvoir de mon PĂšre » Apocalypse 2 26-27. Donc, ceux d’entre nous qui sommes disposĂ©s Ă  croire notre Dieu et notre CrĂ©ateur – et Ă  faire ce qu’Il nous dit – avons devant nous un avenir extraordinaire, celui d’assister JĂ©sus-Christ pour gouverner et appor­ter la paix Ă  ce monde dĂ©chirĂ© par la guerre ! Dans Apocalypse 5 10, le can­tique des saints » rĂ©vĂšle que, dans Son plan merveilleux, Dieu nous [fera] rois et sacrificateurs Ă  notre Dieu ; et nous rĂ©gnerons sur la terre » Apocalypse 5 10, Bible Ostervald. Remarquez que le Royaume de Dieu sera Ă©tabli sur cette terre – pas dans les cieux ! Notez Ă©galement qu’il de­vient trĂšs difficile pour les ministres libĂ©raux d’enseigner et de prĂ©tendre que ces prophĂ©ties spĂ©cifiques ne sont que poĂ©sies » et mĂ©taphores », et ne s’appliqueraient pas Ă  un gouvernement mondial littĂ©ral Ă  venir ! RĂ©veillez-vous ! Les vĂ©ritables saints » – ceux Ă  qui sera accordĂ© le droit de rĂ©gner dans le gouvernement de JĂ©sus-Christ Ă  venir bientĂŽt – sont dĂ©crits Ă  maintes reprises dans la Bible en ces termes C’est ici la persĂ©vĂ©rance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de JĂ©sus » Apocalypse 14 12. Les Dix Commandements de Dieu n’ont pas Ă©tĂ© clouĂ©s » sur la croix. Au contraire, ce sont nos pĂ©chĂ©s qui ont Ă©tĂ© clouĂ©s sur la croix par JĂ©sus-Christ notre Sauveur. En Le laissant vivre Sa vie en nous Galates 2 20 par l’intermĂ©diaire du Saint-Esprit – qui nous donne la force d’obĂ©ir Ă  Ses commandements – cela marquera le caractĂšre chrĂ©tien de ceux qui se seront prĂ©parĂ©s pour assister le Christ Ă  apporter sur la terre cette vĂ©ri­table façon de vivre dans le Royaume de Dieu Ă  venir ! En dĂ©crivant le futur rĂšgne de JĂ©sus-Christ sur cette terre, le Psaume 72 nous dit Il jugera ton peuple avec justice, et tes malheureux avec Ă©quitĂ©. Les montagnes porteront la paix pour le peuple, et les collines aussi, par l’effet de ta justice. Il fera droit aux malheureux du peuple, il sauvera les enfants du pauvre, et il Ă©crasera l’op­presseur » Psaume 72 2-4. Le gouvernement divin prodi­guera beaucoup de comprĂ©hension et de misĂ©ricorde envers ceux qui en auront besoin Car il dĂ©livrera le pauvre qui crie, et le malheureux qui n’a point d’aide. Il aura pitiĂ© du mi­sĂ©rable et de l’indigent, et il sauvera la vie des pauvres ; il les affranchira de l’oppression et de la violence, et leur sang aura du prix Ă  ses yeux » versets 12-14. AprĂšs que le Christ sera des­cendu sur le mont des Oliviers dans toute Sa gloire, les nations appren­dront Ă  obĂ©ir Ă  leur CrĂ©ateur Tous les rois se prosterneront devant lui, toutes les nations le serviront » verset 11. Et grĂące Ă  cette obĂ©is­sance sincĂšre envers le CrĂ©ateur Les blĂ©s abonderont dans le pays, au sommet des montagnes, et leurs Ă©pis s’agiteront comme les arbres du Liban ; les hommes fleuriront dans les villes comme l’herbe de la terre » verset 16. Ceux qui se prĂ©parent Ă  faire partie de ce gouvernement mondial Ă  venir, doivent apprendre Ă  juger avec Ă©quitĂ© » et Ă  rĂ©flĂ©chir avant de prendre des dĂ©cisions, dans tous les aspects de leur vie dĂšs maintenant. L’apĂŽtre Paul dit aux chrĂ©tiens de son Ă©poque, sous l’inspiration divine Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? Et si c’est par vous que le monde est jugĂ©, ĂȘtes-vous indignes de rendre les moindres jugements ? Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ? Et nous ne jugerions pas, Ă  plus forte raison, les choses de cette vie ? » 1 Corinthiens 6 2-3. De nombreuses paraboles de JĂ©sus rĂ©vĂšlent que les vĂ©ritables chré­tiens doivent se prĂ©parer Ă  rĂ©gner sur des villes et des nations sous l’autoritĂ© de JĂ©sus-Christ. Dans la parabole de Luc 19 11-27, lorsque l’homme de haute naissance » revient – symboli­sant le retour de JĂ©sus-Christ – il dit au serviteur fidĂšle C’est bien, bon serviteur ; parce que tu as Ă©tĂ© fidĂšle en peu de chose, reçois le gouvernement de dix villes » verset 17. Encore une fois, la rĂ©compense » des vĂ©ritables chrĂ©tiens ne consiste pas Ă  planer toute la journĂ©e dans les airs en gar­dant les bras croisĂ©s ! Au contraire, ils se rĂ©jouissent d’assister JĂ©sus-Christ Ă  gouverner sur les villes et les nations sur cette terre ! C’est aprĂšs cette sorte de gou­vernement que le monde crie » litté­ralement ! La paix et la joie qu’il ap­portera seront bien au-delĂ  de tout ce qu’a connu la planĂšte. Rappelez-vous que sans l’intervention du vĂ©ritable Dieu de la Bible, tous les peuples de la terre seraient anĂ©antis dans un cos­moscide. Ceux qui sont disposĂ©s Ă  croire ce que dit rĂ©ellement la Bible devraient donc commencer, dĂšs Ă  prĂ©sent, Ă  se prĂ©parer pour ce gouvernement mon­dial Ă  venir. Nous devons nous sou­mettre totalement au Christ vivant en Le laissant vivre Sa vie en nous par l’intermĂ©diaire du Saint-Esprit. Nous devons Ă©tudier les prophĂ©ties que j’ai mentionnĂ©es, et toutes les autres aus­si. Je vous encourage Ă  vous inscrire Ă  notre Cours de Bible pour dĂ©couvrir tous les dĂ©tails du merveilleux plan divin. L’inscription est absolument gratuite et sans aucun engagement de votre part. Puisse Dieu aider chacun d’entre nous qui attendons avec impa­tience l’accomplissement de la Bonne Nouvelle annoncĂ©e par JĂ©sus-Christ et Ses serviteurs – l’établissement du futur gouvernement mondial sous l’autoritĂ© de JĂ©sus-Christ qui sera le Roi des rois.
LÉGLISE CONTEMPORAINE VIT LA PASSION DU CHRIST. Et puisqu'elle vit la Passion du Christ, elle va mourir. Le coup de la mort lui a Ă©tĂ© donnĂ© Ă  Vatican II, et l'Église n'en finit pas, depuis lors, de mourir. Pour tout vous dire dĂšs l'abordage, il faut d'ailleurs qu'elle meure, l'Église. Il le faut, afin qu'elle puisse ressusciter, beaucoup plus glorieuse encore que dans le
Aide aux plus dĂ©munis et diplomatie de la paix tels sont les dĂ©fis que la communautĂ© de Sant’Egidio veut relever depuis 1968. Rencontre avec son prĂ©sident, Marco Impagliazzo, autour des enjeux liĂ©s aux couloirs humanitaires», dont sa communautĂ© est Ă  l’origine. / 11 mai 2021. photo B. Hallet/ Propos recueillis par Matthias Wirz Le prĂ©sident international de la communautĂ© Sant’Egidio, Marco Impagliazzo, Ă©tait de passage Ă  GenĂšve dĂ©but mai 2021, pour des Ă©changes auprĂšs du ComitĂ© International de la Croix rouge CICR. Il a notamment abordĂ© la situation de crise humanitaire au nord du Mozambique. A cette occasion, il fait le point avec sur les couloirs humanitaires» que Sant’Egidio a mis en place dĂšs 2015, pour permettre l’accueil et l’intĂ©gration en Europe de rĂ©fugiĂ©s vulnĂ©rables provenant de l’autre cĂŽtĂ© de la MĂ©diterranĂ©e. En venant Ă  GenĂšve au CICR, vous opĂ©rez une sorte de diplomatie parallĂšle»? Marco Impagliazzo Je ne parlerais pas de diplomatie parallĂšle», car nous ne sommes parallĂšles Ă  personne, mais d’une diplomatie de l’amitié», pour aboutir Ă  la paix. Nous avons constatĂ©, Ă  partir du conflit au Mozambique, oĂč la paix a Ă©tĂ© signĂ©e le 4 octobre 1992 sous l’égide de Sant’Egidio, qu’il y a beaucoup de groupes exclus, qui ne sont pas Ă©coutĂ©s. Il y a parmi eux des fondamentalistes et des hommes violents qui mĂšnent une guĂ©rilla, nous le regrettons. Mais pour parvenir Ă  la paix, il faut inclure tout le monde. Notre travail est avant tout celui de l’écoute, pour chercher un chemin avec ceux que personne n’écoute. C’est cette mĂȘme attention qui vous a conduits Ă  mettre sur pied des couloirs humanitaires», pour l’accueil en Europe de rĂ©fugiĂ©s vulnĂ©rables? L’idĂ©e des couloirs humanitaires est nĂ©e aprĂšs les grands naufrages qui ont impliquĂ© des centaines de personnes, des hommes, des femmes, des enfants, en MĂ©diterranĂ©e. C’était une rĂ©action Ă  l’indignation morale que ces Ă©vĂ©nements, ces morts et ces catastrophes humanitaires ont provoquĂ©e en nous. Nous avons alors cherchĂ© Ă  ouvrir des voies lĂ©gales dont ces rĂ©fugiĂ©s ne disposent pas pour arriver en Europe. Or l’accord pour les visas de Schengen comporte un article qui donne la permission Ă  chaque État d’attribuer des visas Ă  territorialitĂ© limitĂ©e pour des raisons humanitaires. Sur cette base ont Ă©tĂ© créés ces couloirs. Je ne parlerais pas de diplomatie parallĂšle’, car nous ne sommes parallĂšles Ă  personne, mais d’une diplomatie de l’amitié’.» Sur quels critĂšres sont choisies les personnes qui en bĂ©nĂ©ficient? Le critĂšre est la vulnĂ©rabilitĂ© nous collaborons avec des associations qui travaillent sur le terrain, dans les camps de rĂ©fugiĂ©s, au Liban ou en Éthiopie, mais bientĂŽt aussi en Lybie. Par leur connaissance des histoires des personnes qu’elles accompagnent, elles jugent les situations de nĂ©cessitĂ©. Les couloirs concernent ainsi des femmes seules avec enfants, des personnes malades, des personnes ĂągĂ©es, des personnes porteuses de handicap, ou des femmes violĂ©es
 Ce critĂšre permet de toucher des personnes qui n’ont pas accĂšs au programme du Haut-Commissariat des Nations unies pour les rĂ©fugiĂ©s, mais qui sont rĂ©ellement dans le besoin. Oui, l’attitude des Églises est trop timide, au regard de la prĂ©dication du pape François.» Les couloirs humanitaires assurent non seulement l’encadrement des rĂ©fugiĂ©s en Europe, mais aussi leur intĂ©gration dans la sociĂ©tĂ© d’arrivĂ©e, auprĂšs de familles ou dans des communautĂ©s. Oui. Et je constate avec Ă©tonnement que la disponibilitĂ© d’accueil est plus grande que la demande des rĂ©fugiĂ©s. GrĂące au pape François, qui a su responsabiliser avec clartĂ© les chrĂ©tiens, une mobilisation a vu le jour dans des paroisses, des communautĂ©s, des familles, voire des villages. En Italie par exemple, sur tout le territoire national, ces personnes s’organisent Ă  leurs propres frais pour accueillir et intĂ©grer les rĂ©fugiĂ©s. Cela permet une intĂ©gration presque immĂ©diate, au plan local. Les couloirs humanitaires concernent jusqu’à prĂ©sent environ 3’000 rĂ©fugiĂ©s du Liban et d’Éthiopie, accueillis en Italie, en France et en Belgique. Un chiffre qui reprĂ©sente une goutte d’eau face Ă  ces millions de personnes impliquĂ©es dans les drames de la migration
 C’est vrai, cela apparaĂźt comme une goutte d’eau. Mais qui sauve une vie sauve le monde entier! Bien sĂ»r, cette rĂ©ponse ne me satisfait pas, mais je me rĂ©jouis d’avoir pu au moins contribuer Ă  sauver la vie de 3’000 personnes. Car la vie de chacun et chacune est unique. Je constate avec Ă©tonnement que la disponibilitĂ© d’accueil est plus grande que la demande des rĂ©fugiĂ©s.» Qu’est-ce qui empĂȘche d’appliquer le modĂšle des couloirs humanitaires Ă  une plus large Ă©chelle? Rien
 ou tout! C’est une question de volontĂ© politique. Beaucoup de pays se montrent rĂ©fractaires sur ce point, en particulier dans l’Est europĂ©en. Notre proposition serait d’ouvrir des couloirs humanitaires non pas europĂ©ens car il est trop difficile de concilier 27 États membres, mais d’étendre ce modĂšle Ă  d’autres pays, car cette pratique fonctionne rĂ©ellement. Les Églises doivent-elles s’impliquer davantage dans cette prise de conscience? C’est une question qui est chĂšre Ă  mon cƓur. Oui, l’attitude des Églises est trop timide, au regard de la prĂ©dication du pape François et de la gravitĂ© de la situation internationale. L’Église doit adopter une attitude plus libre en face de l’État et des institutions. Faute de quoi, elle ne pourra qu’apparaĂźtre en dĂ©calage par rapport Ă  ce qui se passe. Elle doit se montrer plus prophĂ©tique! Or les peurs sĂ©curitaires sont grandes sur notre continent
 Sur la question sĂ©curitaire, nous avons beaucoup de moyens de vĂ©rification dĂ©sormais. Dans le cadre des couloirs humanitaires, les personnes sont contrĂŽlĂ©es par les forces de police avant leur dĂ©part. Plus largement, le rĂ©seau de contrĂŽle est efficient aujourd’hui, mĂȘme s’il faut toujours le perfectionner. Mais cela ne doit pas passer par un blocage de l’immigration. La narration concernant l’immigration est trop nĂ©gative. Cette perception est liĂ©e Ă  des problĂšmes rĂ©els, que je ne nie pas.» Faut-il gĂ©nĂ©raliser les couloirs humanitaires»? Non, ce n’est qu’une solution parmi d’autres. La panacĂ©e sera d’ouvrir des voies lĂ©gales, en accordant par exemple des visas de travail, ou en permettant le regroupement familial. Que manque-t-il dans ces pays, pour prendre de telles dĂ©cisions? En Europe, on n’a pas encore pris la mesure de la grande souffrance qu’endurent ces migrants Ă  nos frontiĂšres. L’Afrique est devant nous ces situations nous regardent! Or on se prĂ©occupe d’abord des possibles problĂšmes d’intĂ©gration, sans comprendre qu’aujourd’hui, l’Europe a rĂ©ellement besoin de ces gens au niveau matĂ©riel et pour le monde du travail. Mais aussi pour compenser la baisse dĂ©mographique du continent. Et l’Europe dispose d’espace, et de la capacitĂ© d’accueillir et d’intĂ©grer. Il s’agit donc d’adopter une attitude morale diffĂ©rente. La narration concernant l’immigration est trop nĂ©gative. Cette perception est liĂ©e Ă  des problĂšmes rĂ©els, que je ne nie pas. Mais les couloirs humanitaires contribuent prĂ©cisĂ©ment aussi Ă  la changer. Il s’agit de comprendre que nous ne sommes pas en danger, mais que ces gens sont en danger. Être comme le gardien de football» Quelle est la situation de la communautĂ© de Sant’Egidio ? Quelles sont ses perspectives? Quand j’ai Ă©tĂ© reçu rĂ©cemment par le pape François, il m’a dit Soyez toujours comme le gardien de l’équipe de football!» C’est-Ă -dire qu’il nous appartient de saisir le ballon d’oĂč qu’il vienne ne pas se limiter Ă  un domaine ou Ă  une spĂ©cialisation, mais ĂȘtre ouvert Ă  tous les besoins et y donner des rĂ©ponses, le plus concrĂštement possible. En fait, pour nous, vivre l’urgence, c’est notre normalité  Et au vu de cette caractĂ©ristique de notre communautĂ©, nous avons pu nous adapter Ă  la situation de crise sanitaire avec grande souplesse. De nombreux jeunes sont venus nous prĂȘter main forte cela donne beaucoup d’espoir pour l’avenir de nos sociĂ©tĂ©s. MW La diplomatie de l’amitié» Se mettre Ă  l’écoute et en chemin avec ceux que personne n’écoute», s’engager pour la diplomatie de l’amitié» depuis 1968, la communautĂ© de Sant’Egidio – forte aujourd’hui de 60’000 membres dans plus de 70 pays – s’active auprĂšs des personnes en marge de la sociĂ©tĂ© et cherche Ă  gagner la paix» dans les situations oĂč la guerre fait rage. À son initiative ont aussi Ă©tĂ© mis sur pied dĂšs 2015 les couloirs humanitaires», encadrant l’accueil et l’intĂ©gration sur sol europĂ©en de rĂ©fugiĂ©s vulnĂ©rables provenant de l’autre cĂŽtĂ© de la MĂ©diterranĂ©e. MW Photo © Bernard Hallet [ Matthias Wirz ] Source Marco Impagliazzo Sauver une vie, c’est sauver le monde» / Propos recueillis par Matthias Wirz –
Celuiqui sauve une seule vie sauve le monde entier. 24 Dec 2021
Voici le texte proposĂ© par Azzedine Gaci, recteur de la mosquĂ©e de Villeurbanne, ancien membre du CFCM, pour le prĂȘche de ce vendredi 20 novembre, dans les mosquĂ©es du RhĂŽne. En raison de sa qualitĂ©, nous le publions dans son intĂ©gralitĂ©. Appel des imams du RhĂŽne Qui tue un ĂȘtre humain a tuĂ© toute l’humanitĂ© » Coran I – Une tragĂ©die historique Dix mois Ă  peine aprĂšs les Ă©vĂ©nements tragiques de janvier 2015, la France a encore une fois Ă©tĂ© le théùtre de nombreuses attaques terroristes. A ce jour, on compte 129 morts et 352 blessĂ©s. Une tragĂ©die historique. Les motivations apparentes de ces honteux meurtres commis de sang-froid sont aussi tristes que rĂ©voltantes car aucune raison au monde supposĂ©e ou rĂ©elle ne saurait justifier de tels gestes aveugles. Nos pensĂ©es vont d’abord et avant tout aux familles des victimes et aux survivants que ces crimes effroyables marqueront Ă  vie. Nous implorons Dieu le Tout Puissant de les aider Ă  trouver le courage de surmonter cette Ă©preuve si difficile, si profonde et si insoutenable. Nous avons Ă©tĂ© attaquĂ©s par la haine aveugle et la folie meurtriĂšre. Restons unis et solidaires et ne tombons pas dans le piĂšge de la division tendu par ces agents du mal. II – Qui tue un ĂȘtre humain a tuĂ© toute l’humanitĂ© » Coran 5/32 Depuis que les identitĂ©s des auteurs de ces crimes barbares, souvent trĂšs loin de la pratique musulmane, ont Ă©tĂ© divulguĂ©es, les musulmans de France sont rĂ©guliĂšrement interpellĂ©s sur les questions de la paix, la guerre et la violence. Certains chercheraient mĂȘme Ă  montrer que le Coran porte en son sein des versets qui lĂ©gitimeraient le rejet envers les autres religions. Que disent vĂ©ritablement les textes fondateurs de l’islam ? C’est parce qu’il est capable du pire, que l’homme doit faire un effort Ă  l’intĂ©rieur de lui-mĂȘme pour ĂȘtre le meilleur. Il doit lutter au quotidien contre les forces les plus nĂ©gatives de son ĂȘtre. Son humanitĂ© dĂ©pendra essentiellement de sa capacitĂ© Ă  maĂźtriser ses pulsions, ses tensions et ses dĂ©mons intĂ©rieurs, nous dit la tradition musulmane. Et au lieu de dĂ©clarer la guerre au monde entier, l’homme devrait apprendre Ă  mener un combat Ă  l’intĂ©rieur de lui-mĂȘme, dans son coeur, car l’homme est sur terre non pas pour dĂ©truire la vie, mais pour la donner Quiconque a tuĂ© un ĂȘtre humain non coupable de meurtre ou de sĂ©dition sur la Terre est considĂ©rĂ© comme ayant tuĂ© l’humanitĂ© tout entiĂšre ; et quiconque a sauvĂ© la vie d’un seul ĂȘtre humain est considĂ©rĂ© comme ayant sauvĂ© la vie de l’humanitĂ© tout entiĂšre ! » Coran 5/32. Et dans la tradition musulmane, on trouve cette parole du prophĂšte Psl qui appelle au respect foncier de tous les croyants Quiconque fait du mal Ă  un chrĂ©tien ou Ă  un juif sera mon ennemi le jour du Jugement » rapportĂ© par Muslim. L’homme n’est pas sur terre pour haĂŻr mais pour aimer Nul d’entre vous n’a la vraie foi s’il ne dĂ©sire pas pour son prochain ce qu’il dĂ©sire pour lui-mĂȘme hadith rapportĂ© par BukhĂąrĂź. L’homme n’est pas sur terre pour prĂȘcher la haine mais pour propager la paix RĂ©pandez la paix, donnez Ă  manger Ă  ceux qui ont faim, honorez les liens de parentĂ©, priez alors que les gens dorment, vous entrerez au paradis en paix » hadith rapportĂ© par Tirmidhi. C’est au fond ce qu’enseignent toutes les religions et toutes les philosophies. Elles font du respect de la vie, de la diversitĂ©, de la dignitĂ© humaine, des croyances et des religions un principe universel. Dans la tradition musulmane, la diversitĂ© est perçue comme une volontĂ© divine Et si Dieu l’avait voulu, certes Il aurait fait de vous une seule et mĂȘme communautĂ© ; mais Il a voulu vous Ă©prouver par la diversitĂ©. Rivalisez donc d’efforts dans l’accomplissement de bonnes oeuvres » coran 5/48. Le respect de la diversitĂ© est notre dĂ©fi aujourd’hui. Elle est notre Ă©preuve de tous les jours. Quand elle est bien gĂ©rĂ©e, cette diversitĂ© est une richesse, elle Ă©quivaut Ă  une rivalitĂ© dans la bontĂ©. Mais quand elle est mal gĂ©rĂ©e, elle peut s’exprimer dans la volontĂ© de puissance, de pouvoir sans partage et de violence dans ce monde oĂč diffĂ©rentes traditions se mĂȘlent et vivent ensembles. III – Les textes de l’islam et l’impĂ©ratif renouveau de l’Ijtihad » Les valeurs humaines auxquelles nous sommes tous attachĂ©s sont plus essentielles que nos divergences et ce qui nous rapproche est bien plus important que ce qui nous sĂ©pare. Ce message est Ă©videment difficile Ă  faire entendre en ces temps de dĂ©bats passionnĂ©s oĂč les simplifications, les manipulations et les raccourcis intellectuels et mĂ©diatiques se gĂ©nĂ©ralisent. Cela Ă©tant dit, pour nous, imams, Ă©ducateurs et recteurs des mosquĂ©es, l’heure est Ă  l’autocritique et Ă  l’introspection. Nous devons faire notre propre examen de conscience pour rĂ©pondre Ă  ces questions essentielles Pourquoi en est–on arrivĂ© lĂ  ? Comment expliquer que des jeunes se rĂ©clamant de l’islam accomplissent des actes aussi barbares ? Et surtout comment lutter efficacement contre la barbarie, la terreur et la montĂ©e en puissance de la violence et du radicalisme ? Pour rĂ©pondre Ă  toutes ces questions, la bonne volontĂ© ne suffit pas, les beaux discours non plus. Il nous faut savoir faire preuve de clartĂ© et d’honnĂȘtetĂ©, de franchise et de transparence quels que soient les enjeux. Et cela commence par apprendre Ă  considĂ©rer notre Ă©poque, comprendre la sociĂ©tĂ© dans laquelle nous vivons ; son histoire, sa culture et ses institutions. C’est un passage obligĂ© si nous dĂ©sirons que le coran et la tradition du prophĂšte Psl nous parlent, Ă  nous, ici dans ce pays, dans notre contexte, et orientent notre Ă©thique dans une sociĂ©tĂ© sĂ©cularisĂ©e. Tels sont les exigences du respect et du savoir vivre ensemble. Ce travail nous permettra de voir combien est importante la place de de l’interprĂ©tation des textes de l’islam, combien les avis sont abondants et combien les lectures de ces textes sont diverses et variĂ©es. L’instrumentalisation du coran et de la tradition du prophĂšte Psl par des organisations terroristes comme Daesh » rend urgent ce travail institutionnel de contextualisation de ces textes qui demeurent une rĂ©fĂ©rence spirituelle indĂ©niable pour les musulmans. Ce travail intellectuel reprĂ©sente sans doute l’une des attentes les plus importantes des musulmans et des non musulmans aujourd’hui. En effet, les malentendus persisteront et les relations entre les musulmans et les non musulmans ne pourront s’amĂ©liorer si les uns se contentent de lire l’actualitĂ© des Ă©vĂ©nements sociaux ou politiques en brandissant la menace islamique » et les autres de rĂ©pondre que la violence ne relĂšve pas de l’islam. Si les musulmans doivent rĂ©pondre clairement, objectivement et sincĂšrement Ă  toutes les questions qui se posent autour de l’islam et la violence, les non musulmans doivent apprendre Ă  les Ă©couter, les connaĂźtre et leur donner l’occasion de s’exprimer sans les juger et sans douter de leur sincĂ©ritĂ©. Ce n’est malheureusement pas souvent le cas. Enfin, l’Etat doit considĂ©rer l’islam comme une religion française au mĂȘme titre que les autres grandes religions et assumer ses responsabilitĂ©s vis-Ă -vis des musulmans qui ont souvent droit Ă  de grands discours sans portĂ©e pratique notamment en ce qui concerne la formation des imams. IV – Construire les ponts d’amitiĂ© et de fraternitĂ© Nous les imams du RhĂŽne, condamnons la violence sous toutes ses formes. Nous nous engageons Ă  continuer Ă  promouvoir dans nos prĂȘches le respect de la diversitĂ©, Ă  dĂ©noncer les lectures extrĂ©mistes des textes de l’islam et Ă  prendre nos distances avec tous ceux qui placent l’évolution de notre sociĂ©tĂ© dans un schĂ©ma conflictuel. – Nous appelons les responsables et recteurs Ă  assumer leurs responsabilitĂ©s dans les mosquĂ©es et Ă  dĂ©velopper toutes les initiatives qui favorisent le vivre-ensemble et luttent contre toutes les formes de rejet et d’extrĂ©misme ; – Nous appelons l’Etat et les instances musulmanes Ă  s’assurer que les aumĂŽniers soient formĂ©s et les aider Ă  construire et dĂ©velopper des contre-discours pour combattre toute forme de radicalisation en milieu carcĂ©ral ; – Nous appelons les penseurs et intellectuels musulmans Ă  Ă©tudier et discrĂ©diter les fondements idĂ©ologiques et thĂ©ologiques de la pensĂ©e extrĂ©miste et combattre ceux qui l’alimentent, la nourrissent et la financent. – Nous appelons les Ă©ducateurs musulmans Ă  dĂ©velopper les activitĂ©s, les loisirs et les rencontres susceptibles d’apporter Ă  nos enfants l’équilibre psychologique, spirituel, physique et intellectuel dont ils ont besoin ; – Nous appelons les jeunes musulmans de France Ă  rĂ©pondre Ă  l’appel du prophĂšte Psl Soyez les propagateurs de la paix , Ă  promouvoir les valeurs du respect, du pardon, de la misĂ©ricorde et de la fraternitĂ© et ne jamais cĂ©der aux provocations et aux tentations du repli sur soi. – Nous appelons tous les musulmans de France Ă  consolider leur attachement Ă  la France et aux valeurs rĂ©publicaines, Ă  Ă©difier les ponts d’amitiĂ© et de fraternitĂ© avec leurs concitoyens et participer Ă  la construction d’une sociĂ©tĂ© tournĂ©e vers le respect et l’entente mutuelle, le partage et la solidaritĂ©, la collaboration la rĂ©conciliation. Face aux Ă©vĂ©nements tragiques qui ne cessent de frapper notre pays, nous n’avons plus le droit de rĂ©flĂ©chir seul sans les autres et encore moins contre les autres. Dans ces moments difficiles, c’est ensemble, les uns avec les autres que nous devons travailler sans cesse Ă  la construction de la paix et de la fraternitĂ©. C’est ensemble que nous devons faire face Ă  tous les manipulateurs des consciences, aux prĂȘcheurs de la haine et aux entrepreneurs de la violence. Seigneur, fais de notre pays un lieu de paix, de sĂ©curitĂ© et de prospĂ©ritĂ© et attribue Ă  ses habitants les biens et les richesses.
Unsimple signe de la main a sauvĂ© la vie d’une adolescente aux États-Unis. Regard sur un geste créé au Canada qui dĂ©passe maintenant les frontiĂšres du pays.

Texte paru dans le n° 6 de la revue papier Ballast printemps 2017 Un beau matin, la police française est arrivĂ©e, on a ramassĂ© tout le monde, moi compris, et Drancy Ă  nouveau. Mais eux ont tout de suite Ă©tĂ© dĂ©portĂ©s, et ensuite ça a Ă©tĂ© le four », nous raconte Adolfo Kaminsky aprĂšs nous avoir ouvert les portes de son appartement. Le jeune homme, enfant de parents exilĂ©s, travaillait alors pour la RĂ©sistance comme faussaire. La guerre achevĂ©e, le photographe prolongea cet engagement jusqu’au dĂ©but des annĂ©es 1970 aux cĂŽtĂ©s d’indĂ©pendantistes algĂ©riens, de dissidents antifascistes et d’activistes sud-africains. Cela, personne ne l’aurait probablement jamais su si sa fille n’avait pas insistĂ© pour recueillir sa parole et la rendre publique, en 2009, dans un ouvrage biographique. C’est ce dernier qui nous a conduits jusqu’à lui. ☰ Par Hassina MechaĂŻ Quand on lui demande de ses nouvelles, Adolfo Kaminsky rĂ©pond avec un sourire Oh, on ne rajeunit pas. » L’Ɠil gauche est vif, le droit Ă©teint. L’homme a les yeux noirs — la faute aux produits chimiques utilisĂ©s pour ses travaux de faussaire. Ils Ă©taient verts, avant. Ceux que j’utilisais pour sauver les gens les ont assombris », prĂ©cise-t-il. C’était Paris, en 1943. Rester Ă©veillĂ©. Ne pas cĂ©der au sommeil. Surtout pas. Les vapeurs des produits engourdissent. La cadence est infernale dans le petit laboratoire clandestin du mouvement de rĂ©sistance de la 6e EIF, au 17 de la rue des Saints-PĂšres. Adolfo Kaminsky a tout juste 18 ans. L’ñge de l’intranquillitĂ© mais non de l’insouciance dans ce Paris occupĂ©. Marc Hamon — nom de code Pingouin » — vient de lui passer commande de faux papiers pour plus de 300 enfants français de confession juive. Ce membre de l’EIF a recrutĂ© Adolfo Kaminsky pour ses talents de chimiste dans ce laboratoire clandestin. Une rafle visant 10 maisons dans la rĂ©gion parisienne est prĂ©vue par la police de PĂ©tain. Il faut de tout cartes d’alimentation, certificats de baptĂȘme, actes de naissance et laissez-passer collectifs. Le dĂ©lai est court, trois jours seulement. Tout le laboratoire s’attelle Ă  ce travail, le souffle coupĂ© Ă  l’idĂ©e de ne pas y arriver. Une rafle visant 10 maisons dans la rĂ©gion parisienne est prĂ©vue par la police de PĂ©tain. » Les papiers s’enchaĂźnent dans cet atelier dont la jeunesse des membres Ă©tonne encore aujourd’hui. Adolfo se souvient des camarades avec qui il travaillait Le plus ĂągĂ© avait 24 ans. Moi, 18. Leur travail Ă©tait de convoyer les enfants vers les caches, Ă  travers les frontiĂšres aussi, vers l’Espagne, vers la Suisse. Ils ont fait du trĂšs bon travail. C’était une mission pour laquelle il fallait d’abord des papiers. Ces papiers servaient ensuite Ă  sauver des milliers d’enfants. » Il faut ĂȘtre dĂ©licat il ne s’agit pas seulement de tout fournir en temps et en heure ; les papiers doivent ĂȘtre parfaits. Un dĂ©faut, et c’est la mort assurĂ©e pour ceux Ă  qui ils sont destinĂ©s. Adolfo contrĂŽle sans cesse, au bord de l’épuisement, de la syncope. Il l’a rĂ©sumĂ© ainsi s’il s’endort une heure, c’est 30 vies de perdues. Alors, quand la fatigue le prend, Adolfo marche et se gifle pour se rĂ©veiller
 Qui sauve une vie sauve le monde entier », jurent Ă  la fois le Talmud et le Coran. Enfants juifs, rĂ©sistants, mais aussi survivants des camps, fellaghas algĂ©riens, militants antifranquistes, anti-Salazar ou anti-apartheid leur survie est suspendue aux faux papiers qu’Adolfo Kaminsky a confectionnĂ©s dans ses ateliers clandestins. Aujourd’hui, Ă  91 ans, il a derriĂšre lui une vie presqu’entiĂšrement consacrĂ©e Ă  sauver les autres. En plein hiver, nous rendons visite Ă  son Ă©pouse et Ă  sa fille. Un petit appartement lumineux et moderne, trĂšs humble dans le Paris chic. Le vieil appareil photo en bois avec soufflet Je l’ai achetĂ© dans les annĂ©es 1940, et il marche encore ! » trĂŽne dans le salon. Sur les murs, des clichĂ©s d’un Paris d’un autre temps un libraire et ses chats, un couple sous la pluie, une ruelle vide, la nuit. Quelque 50 000 autres dorment dans ses archives. Adolfo nous entraĂźne dans son atelier une piĂšce de cinq ou six mĂštres carrĂ©s — une seule personne peut s’y tenir — qui sert de chambre de dĂ©veloppement. Ce jour-lĂ , nous avons rencontrĂ© un mensch. StĂ©phane Burlot Ballast Un homme Son Ă©tat civil tient en peu de mots, qui ne disent rien du moudjahid qu’il fut plus tard, ni du pĂšre, grand-pĂšre, et mari de la lumineuse LeĂŻla qu’il est dĂ©sormais NĂ© en Argentine le 1er octobre 1925 de parents juifs russes. » Ils ne disent pas non plus qu’Adolfo Kaminsky Ă©tait rĂ©sistant, spĂ©cialisĂ© dans la fabrication de faux papiers pour laquelle il refusa toujours d’ĂȘtre payĂ©. J’aimerais ĂȘtre reconnu en tant que photographe et artiste. Ainsi, j’aurais quelque chose Ă  laisser Ă  mes enfants, car nous vivons sur la retraite de mon Ă©pouse. » L’homme parle doucement, lentement. Il donne ainsi corps et mots Ă  sa vie tumultueuse. Il pose sa voix, mĂ©ticuleusement, sans jamais hĂ©siter sur ses souvenirs. Ils sont lĂ , prĂ©sents de façon Ă©vidente. Sur le visage trĂšs mobile passent les ombres d’une mĂ©moire souvent douloureuse. L’amusement, aussi, une lĂ©gĂšre distance ironique avec les Ă©vĂšnements. Et puis l’étonnement et l’indignation quand il Ă©voque certains Ă©pisodes de sa vie Drancy, AloĂŻs Brunner, le fascisme et le colonialisme. Sur le visage trĂšs mobile passent les ombres d’une mĂ©moire souvent douloureuse. L’amusement, aussi, une lĂ©gĂšre distance ironique avec les Ă©vĂšnements. » Parfois, il arrive qu’Adolfo Kaminsky s’illumine lorsqu’il parle de sa famille et de son travail de photographe. Les yeux de ses enfants portent la trace, intense, du vert de son regard de jeune homme Sarah, comĂ©dienne, JosĂ© — plus connu sous son nom de rappeur, RocĂ© » — et Atahualpa — prĂ©nommĂ© ainsi en hommage au poĂšte et chanteur argentin Atahualpa Yupanqui. Trois enfants qu’il a eus avec LeĂŻla, son Ă©pouse algĂ©rienne, Ă©galement photographe Ă  ses heures, rencontrĂ©e dans le dĂ©sert du Grand Sud alors qu’elle Ă©tait Ă©tudiante en droit dans les annĂ©es 1970. Je suis trĂšs fier de mes trois petits », glisse-t-il soudain sur le ton de la confidence, inclinant sa longue silhouette vers les photos des petits-enfants Kaminsky que commente Sarah. Des sourires percent dans la conversation Adolfo Kaminsky a, sans conteste, un humour trĂšs fin. Le feu du photographe couve encore dans sa voix. Si ce mĂ©tier a constituĂ© une couverture commode pour son activitĂ© de faussaire, ainsi qu’un rĂ©el gagne-pain, il fut avant tout une sincĂšre passion. StĂ©phane Burlot, photographe prĂ©sent le jour de l’entretien, s’agite autour de lui en un ballet discret Adolfo Kaminsky observe, sans jamais prendre la pose, plus professionnel que modĂšle Attendez, voulez-vous que j’ouvre les rideaux, je suis Ă  contre-jour ? » Puis, interrompant soudain ses souvenirs Ă©grenĂ©s et se tournant vers l’appareil de StĂ©phane C’est un Leica ? C’est du numĂ©rique, oui ? C’est beau, mais c’est lourd. » Le geste est prĂ©venant et doux. Quand le photographe dĂ©cide d’utiliser un flash, le modĂšle s’agite Il fallait me le dire, j’aurais sorti un pied. » Un livre rĂ©unissant les trĂšs nombreux clichĂ©s de son pĂšre ainsi qu’une exposition sont prĂ©vus en 2017, nous informe Sarah. StĂ©phane Burlot Ballast Aux origines d’un engagement InterrogĂ© sur ce qui a forgĂ© son parcours, Adolfo Kaminsky rĂ©flĂ©chit d’abord longuement avant de nous livrer deux faits fondateurs. En premier lieu, l’exil forcĂ© en Argentine que subirent ses parents. Fuyant les pogroms tsaristes, ils s’installĂšrent d’abord en France, pays des droits de l’Homme », d’oĂč ils furent expulsĂ©s aprĂšs la RĂ©volution russe de 1917, dĂ©signĂ©s comme rouges ». Quand ils essaieront d’y revenir, un autre pĂ©riple sans fin mĂšnera les Kaminsky de Buenos Aires Ă  Marseille, avant qu’ils ne soient expulsĂ©s vers la Turquie. Un nouvel exil sur les bords du Bosphore, dans une extrĂȘme misĂšre, laissera des traces indĂ©lĂ©biles. LĂ , c’est un enfant sidĂ©rĂ© qui apprend la valeur des papiers d’ identitĂ© », prĂ©cieux sĂ©same — seul viatique possible pour se doter d’une existence juridique, donc plus stable. Il intĂšgre rapidement que celui qui n’a pas de papiers est condamnĂ© Ă  une existence fantomatique. Le sans-papier est un paria », au sens dĂ©fini par Hannah Arendt — celui qui est condamnĂ© Ă  ĂȘtre en-dehors de la sociĂ©tĂ©. Les papiers d’identitĂ©, il le comprend, donnent le droit d’avoir des droits », et notamment celui de bĂ©nĂ©ficier de la protection d’un État. Ils lui avaient racontĂ© ce qui s’y passait, c’est-Ă -dire les chambres Ă  gaz et les expĂ©riences mĂ©dicales sur les internĂ©s. » Tout juste adolescent, Adolfo perd sa mĂšre dans des circonstances troubles. Cette derniĂšre est retrouvĂ©e morte sur une voie ferrĂ©e, Ă  Paris. On annonce Ă  la famille qu’elle serait tombĂ©e d’un train en marche. Pourtant, des annĂ©es aprĂšs, Adolfo s’interroge encore sur cette mort. Sa mĂšre s’était en effet rendue dans la capitale afin d’avertir son frĂšre, LĂ©on, qu’il Ă©tait recherchĂ© par la Gestapo
 Autre Ă©vĂšnement pilier pour Adolfo son internement Ă  Drancy. Au cours de l’étĂ© 1943, toute la famille, qui vit alors en Normandie, est arrĂȘtĂ©e. Dans le train en route vers le camp, le frĂšre aĂźnĂ© d’Adolfo, Paul, a la prĂ©sence d’esprit d’écrire plusieurs lettres Ă  l’intention du consul d’Argentine en prĂ©cisant les noms de chacun d’entre eux, rĂ©clamant la protection du pays au nom de leur citoyennetĂ©. Il sĂšme ces courriers tout au long du voyage, dans l’espoir que quelqu’un les trouve et les poste — espoir d’un geste de solidaritĂ© anonyme qui se produira effectivement. À Drancy, on sĂ©lectionne les gens pour aller travailler » en Allemagne — c’est du moins ce qu’on leur dit J’ai Ă©tĂ© trĂšs marquĂ© par mon internement. On nous disait que des enfants, des bĂ©bĂ©s, partaient en Allemagne pour y ĂȘtre employĂ©s. J’ai mĂȘme vu une femme de 104 ans sur un brancard, dont on disait qu’elle allait travailler lĂ -bas. On prenait les gens pour des imbĂ©ciles. Depuis 1942, on savait. Mon pĂšre avait reçu des anciens du Bund, des Allemands qui fuyaient le nazisme. Ils lui avaient racontĂ© ce qui s’y passait, c’est-Ă -dire les chambres Ă  gaz et les expĂ©riences mĂ©dicales sur les internĂ©s. Radio Londres, dĂšs 1942, avait diffusĂ© des messages Ă  ce sujet. Et ensuite on n’en a plus parlĂ©. Mais c’était connu et reconnu. » Le directeur du camp est AloĂŻs Brunner. L’un des maĂźtres d’Ɠuvre les plus acharnĂ©s de l’extermination des Juifs d’Europe, notamment en France. Ce responsable nazi, qui aimait Ă  inspecter les prisonniers sur lesquels il avait droit d’enfer ou de mort, s’arrĂȘte devant le jeune Adolfo. Ce dernier soutient son regard sans ciller. Il avait l’habitude que les gens plient devant lui, mais pour moi ce n’était pas possible. Et il n’y avait aucune raison. Je n’avais pas Ă  baisser la tĂȘte et je le regardais droit dans les yeux », dit-il avec une indignation intacte plus de 70 ans plus tard. StĂ©phane Burlot Ballast C’est alors que l’une des lettres de Paul arrive Ă  destination ; le consulat d’Argentine intervient et les Kaminsky sont libĂ©rĂ©s au bout de trois mois. Ils sont Ă  Paris, sans le sou, soumis aux lois antijuives qui plombent le quotidien dĂ©jĂ  gris. Puis, un beau matin, la police française est arrivĂ©e et a ramassĂ© tout le monde — moi avec —, et c’était Drancy Ă  nouveau. Pour mon cas, on a dit que c’était une erreur, et on m’a relĂąchĂ©. Mais les ressortissants argentins Ă©taient arrĂȘtĂ©s Ă  ce mĂȘme moment car les relations diplomatiques avec l’Argentine Ă©taient rompues, et j’ai eu de la chance, Ă  quelques heures prĂšs, d’avoir Ă©tĂ© libĂ©rĂ© pour la seconde fois ». Suite Ă  un cafouillage administratif, les Kaminsky sont Ă  nouveau relĂąchĂ©s. J’ai survĂ©cu au camp de Drancy. J’y ai passĂ© trois mois et j’ai vu dĂ©porter des milliers de personnes. Et c’est assez culpabilisant, quand tout le monde a disparu, d’ĂȘtre celui qui reste. » Tout l’engagement d’Adolfo tient dans ce assez culpabilisant », sur lequel il ne s’attarde pas. Une fois Ă  Paris, la famille se disperse. Un authentique faussaire Tu sais retirer les taches d’encre ?, me demanda-t-il. Oui. Et les encres indĂ©lĂ©biles ? Je lui ai rĂ©pondu qu’il n’existait pas d’encre indĂ©lĂ©bile. » Adolfo est libre mais il doit se cacher, et travailler. Pas simple Ă  concilier. Il fallait des faux papiers et il fallait disparaĂźtre. C’est lĂ  que mon pĂšre m’a trouvĂ© un contact. J’avais rendez-vous avec un jeune des EIF, mais cela, je ne le savais pas du tout. Il m’a dit On se voit en face de la facultĂ© de mĂ©decine, Ă  telle heure, juste en-dessous de la statue. Il m’a dit qu’il aurait un journal Ă  la main. On s’est trouvĂ©s. Il m’a demandĂ© alors quel nom je voulais prendre, je l’ignorais. Il m’a dit Keller car il fallait garder les mĂȘmes initiales, Adolphe Julien Keller, cela fait alsacien. » Adolfo dĂ©taille le souvenir de cette rencontre fondamentale. Il me dit J’indique que tu es Ă©tudiant. J’ai rĂ©pondu Non, je dois travailler, je n’ai pas un sou. J’ai prĂ©cisĂ© Je suis teinturier. Mon contact s’est rendu compte, et moi aussi du coup, que j’avais des connaissances utiles. Tu sais retirer les taches d’encre ?, me demanda-t-il. Oui. Et les encres indĂ©lĂ©biles ? Je lui ai rĂ©pondu qu’il n’existait pas d’encre indĂ©lĂ©bile. » Enfant sans diplĂŽme attirĂ© par la peinture Mes parents ont dĂ©truit toutes mes toiles pour ne pas que j’envisage d’en faire un mĂ©tier ! », la chimie, et plus tard la photographie, ce sincĂšre passionnĂ© d’encre et de papier fut trĂšs vite intĂ©grĂ© comme apprenti dans une teinturerie oĂč il acquit les techniques nĂ©cessaires pour effacer les taches, mĂȘme les plus redoutables, et blanchir comme noircir les tissus. Je suis alors arrivĂ© dans le laboratoire de la 6e. Ils Ă©taient tous Ă©tonnĂ©s de toutes les trouvailles techniques que j’apportais, qui ont Ă©tĂ© ensuite partagĂ©es avec tous les autres laboratoires de France. Nous sommes devenus un laboratoire clandestin trĂšs actif », raconte-t-il. Une heure de sommeil, 30 vies. Le syndrome de madame Drawda Et puis il y a madame Drawda, rue Oberkampf. Une Française juive persuadĂ©e que jamais la France ne les livrera, elle et ses quatre enfants, Ă  l’occupant nazi. Quand Adolfo Kaminsky, ombre qui se glisse dans la nuit, vient l’avertir d’une rafle prochaine par la police française et lui proposer des faux papiers, madame Drawda s’en irrite presque. N’est-elle pas française depuis plusieurs gĂ©nĂ©rations ? N’est-elle pas une personne honnĂȘte ? Son refus de fuir avec les faux papiers est net. Adolfo Kaminsky en parle encore avec douleur Sous l’Occupation, il y a avait la police de PĂ©tain. Cette femme ne se rendait pas compte qu’il s’agissait de collaboration. PĂ©tain a fait tout ce que les Allemands ont voulu. Elle considĂ©rait qu’elle Ă©tait une citoyenne du pays, qu’elle n’avait rien fait de mal. » Adolfo se raidit un peu plus, hoche la tĂȘte et murmure Elle ne se rendait pas compte
 » Cette mĂšre et ses quatre enfants, morts d’avoir cru en la France de PĂ©tain, ceux-lĂ  ont hantĂ© sa mĂ©moire. Il n’en dit pas plus, laissant planer un long silence. StĂ©phane Burlot Ballast Le Juif athĂ©e qu’il est accorde une place Ă  l’injonction biblique du Zakhor, Souviens-toi » ; il conclut simplement, aprĂšs avoir relatĂ© ce drame Je leur ai fait une place dans mes souvenirs. Les Juifs français Ă©taient dans le piĂšge du marĂ©chal PĂ©tain. Ils Ă©taient français, ils Ă©taient en rĂšgle, ils avaient fait la guerre ou leur service militaire, ils ne se rendaient pas compte. Jusqu’au bout. Ils pensaient y Ă©chapper. » Il se souvient particuliĂšrement d’anciens officiers de la PremiĂšre Guerre mondiale, internĂ©s comme lui dans le camp de Drancy. BardĂ©s de mĂ©dailles obtenues pour la France, ces militaires Ă©taient tous juifs ; tous croyaient que le hĂ©ros de Verdun », leur hĂ©ros, le marĂ©chal PĂ©tain, leur serait loyal. Le vieil homme se souvient, lĂ  aussi J’ai Ă©tĂ© internĂ© dans un camp avec des officiers de la guerre de 1914 hautement gradĂ©s, des grands blessĂ©s
 tous ces officiers disaient du marĂ©chal PĂ©tain que c’était leur MarĂ©chal, qu’il ne leur ferait jamais de mal. Mais un beau matin, la police française est arrivĂ©e, on a ramassĂ© tout le monde, moi compris, et Drancy Ă  nouveau. Mais eux ont tout de suite Ă©tĂ© dĂ©portĂ©s, et ensuite ça a Ă©tĂ© le four. » Court silence, puis PĂ©tain a fait tout ce que les Allemands ont voulu. » Silence Ă  nouveau. TrĂšs long, cette fois. Du bon sens Mais un beau matin, la police française est arrivĂ©e, on a ramassĂ© tout le monde, moi compris, et Drancy Ă  nouveau. Mais eux ont tout de suite Ă©tĂ© dĂ©portĂ©s, et ensuite ça a Ă©tĂ© le four. » Quels sont donc les ressorts — politiques, philosophiques ou Ă©thiques — de cet homme qui a risquĂ© sa vie, sans rien attendre en retour, pour sauver celle des autres ? Dans quelles forces a-t-il puisĂ© pour accepter de se ruiner les yeux, la santĂ©, devoir longtemps mettre de cĂŽtĂ© sa vie sentimentale comme ses aspirations artistiques ? Dans les idĂ©es marxistes de son pĂšre, peut-ĂȘtre ? Ce Juif russe exilĂ© en Argentine, pigiste pour le journal du Bund. Ce pĂšre trop juif pour les Russes, trop rouge » pour la France, qui aura connu une vie d’expulsions. Tous les enfants Kaminsky naĂźtront Ă  Buenos Aires, acquĂ©rant ainsi la nationalitĂ© argentine, qui les sauvera un temps sous l’Occupation. Quand on interroge Adolfo sur les conceptions politiques qui auraient pu ĂȘtre Ă  l’origine de son abnĂ©gation, il n’évoque aucune grande thĂ©orie. Seulement du bon sens. Je connaissais les idĂ©es de mon pĂšre, mais elles ne m’ont pas particuliĂšrement influencĂ©. » La religion aurait-elle jouĂ© un rĂŽle ? C’était une Ă©ducation totalement laĂŻque. Nous n’avions pas de religion. » Ni Ă©ducation scolaire, ni lectures On a eu une Ă©ducation normale, l’école primaire, c’est tout. D’ailleurs, quand je suis entrĂ© dans le monde du travail, j’avais 13 ans. » Alors quoi, monsieur Kaminsky ? Mes parents m’ont appris qu’un ĂȘtre humain Ă©gale un autre ĂȘtre humain. Qu’il soit blanc, noir, quelle que soit sa religion, sa croyance. C’est un ĂȘtre humain, et tous sont Ă©gaux. C’était cela, ma bataille. Il n’y a pas de religion supĂ©rieure, il n’y a pas de race supĂ©rieure, il n’y a pas de nationalitĂ© supĂ©rieure. La race humaine est seule et unique. Les gens utilisaient le racisme, c’est complĂštement imbĂ©cile, car les races n’existent pas », rĂ©pondra-t-il simplement. Mais encore ? Rien du cĂŽtĂ© du Parti communiste, des lendemains qui chantent, de la lutte des classes ? Aucune influence, vraiment ? Tout juste admettra-il Philosophiquement, je me sentais pacifiste. » Puis il murmure, comme pour lui-mĂȘme J’étais contre la violence et mĂȘme contre la mort de l’ennemi. Ce n’est pas comme cela qu’on rĂ©sout les problĂšmes, en s’entretuant. » StĂ©phane Burlot Ballast DĂšs le dĂ©but de son activitĂ© de faussaire, Adolfo Kaminsky Ă©vita l’engagement partisan et refusa toujours d’ĂȘtre payĂ© pour ses activitĂ©s. Ne pas ĂȘtre payĂ© signifiait pour lui n’avoir Ă  obĂ©ir Ă  aucun ordre et, plus important encore, ne pas ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un mercenaire Être payĂ©, c’est ĂȘtre dĂ©pendant. Quand quelque chose ne me plaisait pas, je le disais et je ne le faisais pas. Car dans tous les mouvements, quels qu’ils soient, il y a toujours des extrĂ©mistes, des gens violents, mĂȘme pour la bonne cause. Je disais alors, Oui, lĂ  je fais et LĂ , non, je ne suis pas d’accord. J’ai Ă©vitĂ© ainsi pas mal de morts, de tous cĂŽtĂ©s. Si j’avais Ă©tĂ© payĂ©, je serais devenu un employĂ© qui aurait dĂ» obĂ©ir et exĂ©cuter. J’étais donc indĂ©pendant ; quelle que soit la force du parti politique, je pouvais dire des choses comme LĂ  je ne suis pas d’accord. Je pense que j’ai Ă©vitĂ© ainsi pas mal de dĂ©sastres », ajoute-t-il en souriant. L’encartage dans un groupe politique ne lui semblait pas non plus compatible avec ses activitĂ©s Je n’étais pas engagĂ© dans un parti, car ĂȘtre engagĂ© signifie ĂȘtre connu. On ne peut pas mener une action clandestine en Ă©tant dans un parti officiel. » Il ajoute Je ne suis jamais d’accord Ă  100 %. Donc je fais ce pour quoi je suis d’accord, et pas les choses qu’un parti veut imposer, mĂȘme si c’est la bonne cause. Il y a plusieurs façons de se battre. » Si j’avais Ă©tĂ© payĂ©, je serais devenu un employĂ© qui aurait dĂ» obĂ©ir et exĂ©cuter. » Deux Ă©pisodes de ses activitĂ©s de faussaire illustrent ce refus d’obĂ©issance. Le premier se passe sous l’Occupation, quand l’un de ses amis lui demande de l’aide, sous couvert de rĂ©unir tous les courants de rĂ©sistance juifs les EIF et la 6e, le Mouvement de la jeunesse sioniste et l’ArmĂ©e juive sous l’appellation d’une hypothĂ©tique LĂ©gion juive ». Il le lui assure, la volontĂ© de rĂ©aliser cette union a directement pour origine des directives de Londres, d’ailleurs des armes sont prĂȘtes Ă  ĂȘtre livrĂ©es — c’est du moins ce qu’il affirme au jeune Adolfo. Pour cela, il lui faut tous les noms et adresses des membres du laboratoire de la rue des Saints-PĂšres et des autres rĂ©seaux. Refus catĂ©gorique du jeune faussaire. Kaminsky ne donnera aucun nom, mĂȘme Ă  son cher ami Ernest. Il n’en livrera aucun, au risque de perdre l’amitiĂ© de cette figure tutĂ©laire, rencontrĂ©e Ă  Drancy. Leurs liens se dĂ©noueront alors ; le temps donnera raison Ă  Adolfo, qui aura sauvĂ© son atelier. L’agent de Londres mentionnĂ© par Ernest, qui avait fait la demande de liste, se rĂ©vĂ©la ĂȘtre un membre de la Gestapo. Dans cette opĂ©ration, tous les principaux responsables des MJS et de l’AJ furent arrĂȘtĂ©s. Et liquidĂ©s. L’aliyah des rescapĂ©s des camps AprĂšs la guerre, le jeune homme refuse de reprendre ses activitĂ©s. TerminĂ© les bains de chimie, les nuits complĂštes Ă  veiller. L’heure est Ă  parcourir Paris, sa chambre de bois sous le bras, Ă  prendre les clichĂ©s d’une ville, certes libre, mais encore endolorie et vide. C’est Ă  cette pĂ©riode qu’il est approchĂ© par un ancien membre de l’ArmĂ©e juive qui lui demande, de nouveau, de produire de faux papiers pour les rescapĂ©s juifs laissĂ©s Ă  l’abandon, et pour ceux, citoyens vendus par les pays europĂ©ens qui les ont livrĂ©s sans Ă©tats d’ñme aux nazis. Se posait dĂ©sormais pour eux cette question oĂč aller ? Adolfo Kaminsky reprend ses activitĂ©s de faussaire afin d’aider les rescapĂ©s des camps Ă  Ă©migrer vers la Palestine. D’abord rĂ©ticent, il finit par accepter aprĂšs s’ĂȘtre rendu briĂšvement en Allemagne pour constater par lui-mĂȘme le sort de ces rescapĂ©s. LĂ , aux abords d’un camp, il voit des hordes d’enfants, totalement laissĂ©s Ă  l’abandon, errant dans les bois avoisinants. StĂ©phane Burlot Ballast Aujourd’hui, il se souvient encore de ces gens qui y vivaient, prĂ©sences fantomatiques aux vĂȘtements rayĂ©s, attendant un visa pour la Palestine. Adolfo nous raconte cette visite dans ce camp libĂ©rĂ©, qui l’a tant marquĂ© Ils n’avaient nulle part oĂč aller. Ils ne voulaient plus retourner en Pologne, ni en Allemagne, car ils avaient Ă©tĂ© trahis. La Palestine Ă©tait sous protectorat britannique et seul un trĂšs petit nombre avait le droit d’y aller par annĂ©e. Ces gens-lĂ  Ă©taient restĂ©s dans les camps, ils n’étaient plus maltraitĂ©s, ils Ă©taient mieux nourris, mais ils mouraient quand mĂȘme dans la misĂšre. C’étaient des Polonais, des Français
 Tous ces gens ne voulaient plus ĂȘtre Ă©trangers dans leur pays. En Palestine, les deux communautĂ©s vivaient encore en paix, les Juifs et les Arabes, ils cohabitaient. Cela aurait pu continuer ainsi, c’était trĂšs bien. J’avais moi-mĂȘme l’intention d’y aller mais quand il y a eu la crĂ©ation de l’État d’IsraĂ«l avec une religion d’État, pour moi c’était inadmissible, c’était recommencer les injustices et le racisme. » Adolfo Kaminsky ne se considĂšre pas comme sioniste. Simplement, l’idĂ©e que chaque individu, surtout s’il est en danger, doit pouvoir circuler librement reste fondamentale. En Palestine, les deux communautĂ©s vivaient encore en paix, les Juifs et les Arabes, ils cohabitaient. Cela aurait pu continuer ainsi, c’était trĂšs bien. » C’est ainsi qu’il s’engage un temps au service de l’Aliyah Beth, un rĂ©seau clandestin d’immigration des rescapĂ©s des camps, jusqu’à ce que le groupe Stern, trĂšs actif, lui commande un jour un systĂšme d’horlogerie Ă  retardement, visiblement destinĂ© Ă  une action terroriste — chose Ă  laquelle Adolfo, pacifiste convaincu, s’est toujours opposĂ©. L’attentat vise Ernest Bevin, ministre des Affaires Ă©trangĂšres de Grande-Bretagne, grand opposant Ă  l’immigration juive et antisĂ©mite notoire. Mais Adolfo refuse de participer Ă  la mort de quelqu’un, mĂȘme en sachant qu’un autre se chargera de le faire. Il fera le choix de fabriquer la montre qui devait enclencher le dĂ©tonateur de la bombe
 tout en s’assurant qu’elle ne puisse jamais exploser. De l’antifascisme Ă  l’anticolonialisme Sans son engagement pour les AlgĂ©riens, le rĂ©cit de la vie d’Adolfo Kaminsky serait incomplet. Le faussaire a en effet Ă©tĂ© membre des rĂ©seaux Curiel et Jeanson qui aidĂšrent Ă  la lutte pour l’indĂ©pendance de l’AlgĂ©rie. LĂ  encore, il se rĂ©volte contre le racisme et l’injustice. Le sort des AlgĂ©riens de mĂ©tropole, victimes de discrimination et humiliations publiques », lui est insupportable Toutes ces guerres, y compris la guerre d’AlgĂ©rie, c’étaient des guerres inutiles. Pour l’AlgĂ©rie, la dĂ©colonisation Ă©tait irrĂ©versible. Donc il fallait qu’il y ait le moins de morts des deux cĂŽtĂ©s. Je ne me suis pas battu pour les AlgĂ©riens contre les Français. C’était pour qu’ils ne s’entretuent pas et vivent en paix. C’était cela ma bataille. » Il se met, Ă  nouveau, Ă  fabriquer des faux papiers et participe Ă  un projet rocambolesque d’inonder la France de fausse monnaie si le pays devait refuser d’ouvrir les nĂ©gociations. Mais les accords d’Évian sont signĂ©s, et l’énorme quantitĂ© de fausse monnaie brĂ»le en un grand feu de joie. StĂ©phane Burlot Ballast Si la suite le dĂ©senchante — rĂ©voltĂ© qu’il est par les luttes fratricides entre les AlgĂ©riens, devenus souverains —, il demeure fier d’avoir contribuĂ© Ă  ce combat Je suis un ancien moudjahid pour l’AlgĂ©rie », glisse-t-il en se redressant lĂ©gĂšrement. On m’invite souvent lĂ -bas ». LĂ -bas », c’est ce pays oĂč il vivra une dizaine d’annĂ©es, dans la dĂ©cennie 1970, pour y fonder une famille. Et lĂ  encore, ses connaissances en chimie se rĂ©vĂšlent prĂ©cieuses J’ai créé en AlgĂ©rie un laboratoire spĂ©cialisĂ© pour aider les ouvriers Ă  dĂ©terminer les travaux dangereux et leur apprendre Ă  se protĂ©ger. On m’a bombardĂ© ingĂ©nieur en hygiĂšne et sĂ©curitĂ©. C’était mon titre. » Qu’IsraĂ«l ne soit pas devenu un pays mixte et qu’une religion d’État y soit la rĂšgle lui cause alors une autre grande dĂ©sillusion. En tant qu’athĂ©e convaincu, Adolfo Kaminsky n’entend plus faire son aliyah ce qui l’intĂ©resse, c’est la perspective d’un pays solidaire, collectiviste et surtout laĂŻc. Utopiste ? Oui, en un sens je suis et reste utopiste. Pour moi, l’égalitĂ© absolue doit ĂȘtre la seule base », reconnaĂźt-il. LĂ -bas, c’est ce pays oĂč il vivra une dizaine d’annĂ©es, dans la dĂ©cennie 1970, pour y fonder une famille. » D’autres causes suivront des luttes de libĂ©ration sud-amĂ©ricaines Ă  celles menĂ©es contre le Portugal de Salazar, l’Espagne de Franco, la GrĂšce des colonels, contre l’apartheid et en soutien Ă  l’ANC — mission qui sera pour lui la derniĂšre, sa clandestinitĂ© lui Ă©tant moins Ă©vidente Ă  garantir. De faux papiers encore, toujours, des causes Ă  soutenir, Ă  aider, avec la paix en ligne de mire. Et aujourd’hui, pour quelle cause s’engagerait-il ?, lui demandons-nous. Adolfo rĂ©flĂ©chit Des causes, il y en a des milliers. Il y a aujourd’hui tous ces gens qui fuient leur pays en guerre, mais ce n’est pas possible, cela a pris des proportions qui ne devraient pas exister. » Et puis le monde actuel, oĂč tout devient immatĂ©riel, papiers d’identitĂ© comme argent, l’indiffĂšre On peut toujours falsifier des papiers. Mais c’est un autre monde ; il y a les gens qui traquent les cartes bancaires, qui arrivent Ă  sortir de l’argent d’autres personnes par Internet. Je ne connais pas ce monde et il ne m’intĂ©resse pas. » Quand on Ă©voque avec lui les bases de donnĂ©es qui recensent les noms de tant de personnes sous prĂ©texte de sĂ©curitĂ© », il hausse lĂ©gĂšrement les Ă©paules et rĂ©pond De toute façon le monde ne change pas. Malheureusement. Ce qui diffĂšre, ce sont les appellations, c’est tout. » Adolfo Kaminsky en convient il est difficile de dĂ©terminer contre quoi lutter, dĂ©sormais, dans une sociĂ©tĂ© oĂč tout semble diluĂ© et sans Ă©lan. Aujourd’hui, on est dans une guerre de l’argent. Les travailleurs sont pressĂ©s au maximum, on ne parle que d’emplois supprimĂ©s. C’est l’argent avant tout, l’argent pour enrichir les riches. C’est cela, la France d’aujourd’hui. L’argent et les intĂ©rĂȘts de quelques-uns. » Mais, Ă©ternel optimiste, Adolfo tempĂšre Il y a l’espoir du rĂ©veil de la conscience des gens. Moi, je ne peux plus rien faire. S’ils ne se rĂ©veillent pas, ils le regretteront... » StĂ©phane Burlot Ballast Un faussaire sans papiers Quel paradoxe pour ce faussaire que de s’ĂȘtre retrouvĂ© si souvent sans papiers ! On pourrait y voir un clin d’Ɠil facĂ©tieux de la vie. Au lendemain de la guerre, Adolfo Kaminsky est menacĂ© d’une mesure d’éloignement, faute de pouvoir prouver sa nationalitĂ©. Il s’en indigne. Et quand il rejoint le rĂ©seau de l’Aliyah Beth, les premiers papiers qu’il fabrique sont
 pour lui, lui qui a combattu pour la libĂ©ration d’un pays dans lequel il estime alors dĂ©sormais avoir toute sa place. Des annĂ©es plus tard, l’histoire se rĂ©pĂšte en AlgĂ©rie, quand il souhaite Ă©pouser LeĂŻla Adolfo n’étant pas musulman, le mariage doit ĂȘtre contractĂ© Ă  GenĂšve. Et comme ce mariage n’a pas Ă©tĂ© enregistrĂ© en AlgĂ©rie, son fils aĂźnĂ©, Atahualpa, sera dĂ©clarĂ© au consulat
 argentin Ce n’était pas simple », admet-il, constamment Ă©tonnĂ© de ces mĂ©andres administratifs qui enferment l’ĂȘtre humain dans des rets absurdes. Lorsqu’il dĂ©cide de rentrer en France Ă  la fin des annĂ©es 1980 en raison de la montĂ©e de l’islamisme en AlgĂ©rie, il se heurtera au mĂȘme Ă©cueil. Par ailleurs, la reconnaissance de son passĂ© a pris du temps, par l’État français ». Nulle amertume dans sa voix un simple constat. Adolfo Kaminsky a toujours interrogĂ© son action. Avec intransigeance. S’il fallait transgresser la loi pour sauver des gens, il l’a fait sans atermoiements ni Ă©tats d’ñme. Mais il aura toujours Ă©tĂ© attentif Ă  ce que ses connaissances et son savoir-faire ne servent que des causes qui lui paraissent lĂ©gitimes. Pour lui, toutes ses actions n’ont Ă©tĂ© que la suite logique de son engagement dans la RĂ©sistance. Ses enfants eux-mĂȘmes apprendront sur le tard, et presque par hasard, le passĂ© de leur pĂšre. Sa fille, Sarah, lui consacrera un livre, basĂ© sur leurs entretiens, Adolfo Kaminsky, une vie de faussaire En 1944, j’ai compris que la libertĂ© pouvait se gagner par la dĂ©termination et la bravoure d’une poignĂ©e d’hommes. L’illĂ©galitĂ©, tant qu’elle ne bafouait ni l’honneur ni les valeurs humanistes, Ă©tait un moyen sĂ©rieux et efficace Ă  envisager. À ma façon, et avec les seules armes Ă  ma disposition — celles des connaissances techniques, de l’ingĂ©niositĂ© et des utopies inĂ©branlables —, j’ai pendant presque trente ans combattu une rĂ©alitĂ© trop pĂ©nible Ă  observer ou Ă  subir sans rien faire, grĂące Ă  la conviction de dĂ©tenir le pouvoir de modifier le cours des choses, qu’un monde meilleur restait Ă  inventer et que je pouvais y apporter mon concours. Un monde oĂč plus personne n’aurait besoin d’un faussaire. J’en rĂȘve encore. » Au cours de la conversation, nous lui parlons d’une petite fille de notre connaissance, ĂągĂ©e de 8 ans, inconsolable depuis qu’elle a appris l’existence de ces camps oĂč des enfants de son Ăąge ont perdu la vie. Cette petite fille n’a pu ĂȘtre calmĂ©e qu’en apprenant que des hommes comme lui existaient ; Adolfo, attentif, se tait, sourit de nouveau et dit, lĂ©gĂšrement Je sers au moins Ă  quelque chose. » REBONDS ☰ Lire notre entretien avec Dominique Vidal La lutte contre l’antisĂ©mitisme doit se mener en Occident comme dans le monde arabo-musulman », juin 2018 ☰ Lire notre entretien avec Michel Warschawski Il y a une civilisation judĂ©o-musulmane », mars 2017 ☰ Lire notre entretien avec Edgar Morin Il y a toujours eu deux France », fĂ©vrier 2017 ☰ Lire notre entretien avec Alain Gresh On peut ĂȘtre croyant et rĂ©volutionnaire », novembre 2016 ☰ Lire notre entretien avec Ivan SegrĂ© Être Ă  l’affut de toutes les convergences progressistes », septembre 2016 ☰ Lire notre article Marek Edelman rĂ©sister », Émile Carme, novembre 2015

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